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La musique dans les Eglises ?

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Message par P4572 Dim 12 Jan 2014 - 21:22

L’esprit de la musique
de Joseph Ratzinger (Benoît XVI)

Frère Daniel BOURGEOIS





I

Quand les responsables de l’École Cathédrale m’ont suggéré d’intervenir dans cette série d’exposés, – et j’en profite pour les remercier de leur confiance et de leur amitié –, Sœur Marie-Claire m’avait simplement précisé le thème de ces conférences de l’Avent, la lectio divina. Je ne m’étais donc pas tellement préoccupé du sujet pendant les mois qui ont suivi sa demande. Or, récemment, je suis tombé un peu par hasard sur un livre intitulé L’esprit de la musique, sous le nom d’auteur de Benoît XVI. J’ai pressenti qu’il serait intéressant d’en parler. Il est paru aux éditions Artège à Perpignan : c’est une maison peu connue. C’est un certain abbé Eric Iborra, vicaire à Saint-Eugène – Sainte-Cécile à Perpignan qui a réuni un très intéressant corpus de textes de Joseph Ratzinger, qui remontent pour certains d’entre eux à l’époque où il n’était pas encore cardinal, jusqu’aux derniers texte que, comme Pape sous le nom de Benoît XVI, il a récemment publiés sur la musique. Je suis littéralement tombé en arrêt parce que je crois que Joseph Ratzinger cache bien son jeu : il parle très franchement, mais ce qui surprend dans la lecture de ce livre, c’est la somme incroyable de connaissances musicologiques dont témoigne cet homme. Il cite tout le monde, depuis Haydn en passant par Bach, Hindemith, les grands critiques modernes, les spécialistes de musique pop et de musique rock, sans oublier les professeurs allemands de liturgie. Il a tout lu ! … Je n’avais lu jusqu’ici que des ouvrages de Ratzinger traitant de questions théologiques, mais je ne soupçonnais pas une minute qu’il avait une culture musicologique aussi étendue, érudite et aussi approfondie.

Une deuxième chose que je dois préciser, c’est que dans la famille Ratzinger, ils sont tous très doués pour la musique. Son frère, prêtre également, était le directeur de l’équivalent des petits chanteurs d’Aix, mais à Regensburg, en plein cœur de l’Allemagne dans ce qu’elle a d’architecturalement et musicalement baroque. Georg Ratzinger a une vocation musicale précoce et l’accomplira comme chef de chœur du chœur de la cathédrale de Ratisbonne, la plus ancienne chorale d’Occident (six siècles d’existence). Le milieu familial lui-même, comme beaucoup de familles allemandes, a favorisé ces dons, leur a donné une sensibilité extrêmement profonde et riche, dans le domaine musical. Jusque-là, rien d’étonnant, sinon qu’un pape ait un violon d’Ingres, après tout, pourquoi pas ? Vous connaissez l’épisode un peu épique de la montée de son piano dans ses appartements privés au dernier étage du Vatican ... Le Pape se délasse en jouant les sonates de Mozart, et de ce point de vue-là, c’est un homme doué d’une formation musicale complète [1].

Connaissance musicale du répertoire de très haut niveau, les quelques allusions qu’il y fait (parce que ce n’est pas le but du livre), montrent qu’il connaît le répertoire de la musique sacrée essentiellement chrétienne, parce qu’il est très profondément et spirituellement lié à cette tradition musicale, il la connaît jusqu’à l’époque la plus moderne : il se paye le luxe de manifester son désaccord avec des pièces du répertoire musical de la tradition religieuse catholique qu’il n’apprécie pas et il ne s’en cache pas. Il trouve par exemple qu’une certaine musique religieuse italienne de la fin du xixe siècle était trop orientée vers l’opéra et qu’une excessive ornementation mélodique, une orchestration trop virtuose lui inspirent des réflexions très critiques vis-à-vis de certaines œuvres produites surtout avant l’avènement de Pie X [2].

Ce qu’il a écrit et partagé de ses convictions n’est pas simplement un plaidoyer pro domo : Joseph Ratzinger n’est pas quelqu’un qui veut défendre à tout prix la musique sacrée parce qu’elle est sacrée, parce qu’il faut défendre la musique d’Église, parce qu’il faudrait défendre les musiciens catholiques ou je ne sais quoi ! Il n’aurait pas de raison de défendre Bach comme il le fait dans la mesure où ce grand génie n’est pas dans la tradition de la musique sacrée catholique, mais en attendant, il a une immense vénération pour sa musique. C’est un homme qui est infiniment plus qu’un mélomane, c’est un musicologue, un grand connaisseur de la tradition musicale et une sorte de métaphysicien de la musique ... J’y reviendrai.

Ce qui m’a séduit et finalement décidé à vous en parler dans le cadre de ces rencontres de l’Avent, c’est le fait suivant : encore cardinal – et cela s’est poursuivi jusqu’au cœur même de son pontificat –, Joseph Ratzinger est obsédé comme homme et comme philosophe, comme témoin jetant un regard critique sur l’époque actuelle, il est obsédé, dis-je, par une question qu’on n’a jamais posée à ce degré de finesse et de profondeur et qui fait tout l’intérêt de son livre : pourquoi y a-t-il une tradition musicale chrétienne – et plus spécifiquement catholique – qui est si viscéralement et profondément liée à l’exercice du culte, voire même liée à la compréhension de la foi chrétienne ? Car il va jusque-là : si je vous avais demandé avant de faire cet exposé, pourquoi il y a de la musique dans le culte chrétien, ce que nous appelons précisément la musique sacrée, je pense que beaucoup d’entre vous m’auraient répondu : "parce que ça fait joli, parce que cela met de l’ambiance, parce que sans musique, le culte serait un peu triste !" S’il ne s’agissait que de cela, la musique serait un peu comme la crème Chantilly et les fruits confits sur le baba au rhum … Or il s’agit de tout autre chose que d’un élément simplement décoratif.

Intentionnellement, je parlerai dans cet exposé de Joseph Ratzinger : la plupart des articles rassemblés dans cette ouvrage ne sont une parole pontificale, mais celle d’un intellectuel chrétien qui se pose des questions vis-à-vis d’une tradition théologique qui est loin d’être élucidée. On n’est donc pas dans le registre de la pensée magistérielle qui définit ce qu’il faut croire. Joseph Ratzinger fait un travail de pionnier qui relève d’un autre ordre et il en est conscient. Pour lui, la vraie question consiste à se demander comment il est possible que la musique fasse partie intégrale et intégrante de l’existence chrétienne, plus large donc que le seul domaine du culte chrétien : c’est donc à ce niveau-là qu’il pose la question, d’autant plus qu’il ne se l’est pas posée comme si c’était une réalité anecdotique car cette interrogation court à travers toute l’histoire de l’Église. Il y a eu et on trouve encore un certain nombre de réticences sur la question de la reconnaissance de la musique à sa véritable place dans le culte. Le raisonnement de Joseph Ratzinger est étroitement lié à une conception de la Parole de Dieu, ce qui est assez inhabituel dans le discours théologique habituel. Chez aucun des musicologues contemporains, je n’avais rencontré une réflexion à ce niveau-là. Je dois vous dire en toute modestie, qu’avec André Gouzes, nous avions souvent parlé de ces choses-là, mais dans une approche spontanée qui n’était pas technique ni scientifique : or, Joseph Ratzinger a pris « le taureau par les cornes » et a su en parler dans une approche savante, car il a vraiment voulu pousser à fond ses investigations sur cette énigme qui lui tient à cœur.

Pour tout vous dire, je me trouve assez à l’aise dans la manière dont il aborde ces questions, mais je vous préviens tout de suite, « je ne roule pas pour le Vatican », je ne suis pas stipendié pour faire de la publicité ! Mais en toute vérité, je crois que c’est un texte important : pas nécessairement pour la fonction du magistère pontifical comme tel, mais parce qu’il s’agit d’une réflexion sur la nature, de l’existence et du culte chrétiens, de leur lien avec la Parole de Dieu, du rôle décisif de la musique sacrée et de sa place dans la culture contemporaine. Dont acte.



II

La conviction première de Joseph Ratzinger, – et cela va certainement vous surprendre – il la partage avec le Mahatma Gandhi. L’Esprit de la musique est un livre assez difficile, hélas, et la seule partie vraiment accessible, simple et de belle tenue, s’étend de la page 142 à 212 : c’est un régal, et je ne m’y attarderai pas car vous pourrez vous-même la goûter tranquillement le soir à la veillée. Mais les 140 premières pages sont des réflexions très haut de gamme sur le problème de la théologie de la musique liturgique. Dans l’un de ses articles, intitulé « L’image du monde et de l’homme dans la liturgie », – vous voyez déjà la hauteur et l’ampleur du propos –, il conclut sa réflexion, en citant le célèbre sage hindou :

Pour conclure, je voudrais citer une belle parole du Mahatma Gandhi que j’ai trouvé récemment sur un calendrier [3]. Gandhi évoque les trois milieux dans lesquels s’est développée la vie dans le cosmos et il note que chacun d’eux porte une façon d’être propre. Dans la mer vivent les poissons silencieux. Les animaux qui vivent sur la terre ferme crient. Les oiseaux qui peuplent le ciel chantent. Le silence, le cri et les chants. Le silence est le propre de la mer, le propre de la terre ferme, c’est le cri, le propre du ciel, c’est le chant. L’homme participe des trois. Il porte en soi la profondeur de la mer, le silence, le fardeau de la terre, le cri, la souffrance, et les hauteurs du ciel, le chant des oiseaux. C’est pourquoi il est aussi silence, cri et chant. Aujourd’hui – ajouterai-je –, nous le voyons, il ne reste souvent que le cri à l’homme sans transcendance parce qu’il ne veut plus être que terre, et parce qu’il tente aussi de transformer en sa terre les profondeurs de la mer et les hauteurs du ciel. [4]

Évidemment, Joseph Ratzinger voit dans ce projet de transformation par la prise de pouvoir de l’homme sur la terre quelque chose de dramatique : réduire le chant des oiseaux au cri, et étouffer le silence par les cris, c’est ne plus laisser de place qu’au cri et au bruit. Selon Gandhi et Ratzinger, nous vivons sur une terre criarde, ce qui ne facilite pas les choses. D’où pour le Cardinal, la nécessité de revenir à un « remède » cosmique pour soigner cette cacophonie :

La véritable liturgie, la liturgie de la communion des saints lui restitue sa totalité. Elle lui réapprend le silence et le chant en lui ouvrant les profondeurs de la mer et en lui apprenant à voler et à participer à l’être des anges. En élevant le cœur, elle fait retentir à nouveau la mélodie ensevelie. Oui, nous pouvons même dire maintenant à l’inverse : on reconnaît la véritable liturgie à ce qu’elle nous libère de l’agir ordinaire, et nous restitue la profondeur, la hauteur, le silence et le chant. On reconnaît la liturgie authentique à ce qu’elle est cosmique (le haut, le milieu et le bas), et non fonction de groupe. Elle chante avec les anges, elle se tait avec la profondeur du tout en attente, et c’est ainsi qu’elle libère la terre et qu’elle la sauve. [5]

C’est, vous l’aurez deviné, le passage le plus poétique de la première partie du livre. Mais le ton est donné. Pour Joseph Ratzinger, le problème de la musique n’est pas simplement d’encourager la production musicale, car le fond du problème c’est que la musique, dans son être même – les sages et les philosophes disent : ontologiquement –la résultante de ces trois composantes : la profondeur du silence, le chant des oiseaux, et le cri de la terre [6]. Pour lui, tout cela n’est pas arbitraire, la musique est la révélation et la mise en œuvre de l’ordre du monde. De ce point de vue-là, Joseph Ratzinger est un « Classique de chez Classique » : c’est exactement l’intuition qu’avait la pensée grecque depuis Pythagore, Platon et Aristote. Vous savez que dans le monde ancien, on pensait que l’harmonie du mouvement des astres et des étoiles était d’essence musicale. Il est vrai que chez les Grecs, l’adjectif musicos veut dire chorégraphiquement réglé, ordonné, harmonieux. Qu’y avait-il aux yeux d’un homme de l’Antiquité de plus harmonieux que le ciel ? Donc, le ciel était musical [7].

C’est pourquoi non seulement le ciel des astres que nous voyons, mais aussi le ciel des anges était aussi considéré comme musical. Quand la tradition chrétienne a repris de la pensée antique la théologie des anges, elle a proposé la vision que voici : puisque les anges vivaient au milieu des sphères célestes, et que, mieux encore, habituellement ils étaient comme des espèces de pilotes d’avion chargés de guider les planètes, ils ne pouvaient le faire qu’en musique ! Heureuse époque où l’on pensait que le ciel était une immense chorégraphie en l’honneur de Dieu. Dans toutes les grandes représentations du monde céleste jusqu’à la Renaissance (Kepler croyait encore que les anges étaient chargés de cette mission de pilotage …) et même au-delà, on assimile les anges à des musiciens, chargés de mettre en œuvre l’harmonie du monde à travers son instrument (la planète) et son chant (sa sagesse). Les anges musiciens sont une catégorie métaphysique de la pensée pour dire l’harmonie du monde [8]. Les anges sont évidemment à l’opposé des poissons, car les poissons sont silencieux tandis que les anges sont chanteurs.

Pour Joseph Ratzinger, la musique est une composante cosmique de l’existence. Ce n’est pas simplement un objet d’agrément pour l’intelligence ou la sensibilité humaines. C’est même plutôt l’inverse : étant pétri de culture classique, il pense que c’est nous, les hommes, qui essayons par la musique de restituer quelque chose de la vision globale cosmique chrétienne de l’harmonie du monde, à travers la musique :

Ledevenir musique du Verbe de Dieu [ndlr : quand le Verbe de Dieu crée, il crée musicalement] est commeune matérialisation sensible, une incarnation qui tire à soi les forces prérationnelles du monde terrestre et les forces suprarationnelles, c’est-à-dire les anges, les créatures spirituelles les plus élevées. Il tire à soi la mélodie cachée de la création. [9]

Jusqu’à maintenant, je pensais que Bach seul avait été capable d’écrire de tels propos. Pour Joseph Ratzinger, le Verbe de Dieu est véritablement musical : c’est l’harmonie qu’il fait jaillir du réel. Avant d’être un document écrit, la musique est quelque chose de réel, de vivant, vibrant dans le milieu de la mer, dans l’épaisseur même de la matière et dans le corps céleste des anges. C’est une vision cosmologique et ontologique tout à fait étonnante. Quand on écoute certains morceaux de Messiaen, on y pressent quelque chose de cela qui transparaît. La musique est le langage du cosmos. Ratzinger écrit au sujet du Verbe de Dieu : « il tire à soi la mélodie cachée de la création qui découvre le chant qui repose au fond des choses ». C’est comme si pour chaque être créé, le secret intime de son identité, c’était la musique. Vision étonnamment audacieuse chez quelqu’un qu’on a trop vite fait de classer parmi les conservateurs de service ...



III

Mais ce « devenir musique » qui anime toutes choses créées dans son histoire prend figure aussi dans « l’inversion » du mouvement. Dieu insère la musique dans le cosmos par la création, mais cela préfigure également le fait que le cosmos doit « jouer de la musique » pour revenir à Dieu. Le dialogue entre l’homme et Dieu suppose d’abord que Dieu lui chante et lui mette de la musique dans le cœur, et qu’ensuite l’homme puisse répondre en étant musique. Voilà la vision qu’il propose. En conséquence de quoi, il ne faudra pas écrire n’importe quelle musique, ce qui est un autre problème ... Ce sera donc le mouvement dans le sens inverse : non plus l’incarnation « musicale » du Verbe dans la réalité du monde, mais la spiritualisation de la chair, dans un mouvement ascendant. C’est une intuition typique de la tradition esthétique allemande : la musique s’incarne dans le domaine sensible mais en même temps, elle le spiritualise et le fait vibrer. C’est une expérience que nous pouvons faire dans la voix. Si vous réfléchissez au phénomène de la voix, vous constaterez que la voix, ce n’est jamais que deux petits morceaux de cartilage qui vibrent avec de l’air, et l’accolement des deux : la vibration est physique, et cependant, quand la Callas fait une vocalise, on est transporté du côté des anges ! On est sous l’effet de la spiritualisation ...

Le même phénomène se produit pour tous les instruments, ce qui les rend si fascinants. Pourquoi les luthiers ont-ils tellement travaillé le problème de l’instrument ? C’est parce que, pour eux, il s’agit d’une confrontation avec la matière dans l’intention de la spiritualiser par la sonorité, un peu comme Dieu soufflant son souffle de vie sur l’homme qu’il a façonné avec de la terre : le son devient l’esprit de la matière [10]. Pour Benoît XVI, il s’agit là d’une chose acquise. Il a vécu cela depuis son enfance. « Spiritualisation de la chair, le bois et le métal deviennent mélodie », écrit-il encore. Pensez aux tuyaux d’orgue !

L’inconscient et le non résolu deviennent mélodie ordonnée et porteuse de sens. Nous assistons à un processus où le devenir corps est une spiritualisation, c’est-à-dire insuffler les capacités musicales dans la création, et où la spiritualisation est devenir corps. Quand le corps se spiritualise à travers la musique, il est plus corps que jamais. C’est une fausse conception de croire qu’au moment où la réalité du corps devient musique, il devient moins corps.

A la fois, dans le mouvement descendant de l’acte créateur, Dieu insuffle la musique dans la réalité, et dans le mouvement ascendant du retour de la créature à Dieu, il lui donne de devenir de plus en plus réelle, sans perdre sa corporéité en devenant musique. À mon avis, c’est une certaine manière de suggérer la résurrection des morts, ce moment où le corps devient parfaitement musical. Je me souviens d’une phrase du Père Molinié (op) qui écrivait : « Lors de la résurrection des morts, nous jouerons du corps glorieux ». Le corps glorieux n’est pas “décorporalisé”, désincarné : il est plus corps que jamais, mais d’une façon si radicalement orientée vers Dieu dans son élan spirituel qu’il devient pure musique. On retrouverait de façon comparable le même phénomène dans la danse.



IV

L’homme n’en reste pas au cri : par bonheur, il commence par pousser des cris, mais assez rapidement, il arrive à perfectionner son système d’expression, et passe ainsi du cri au logos, au langage articulé, à la parole. Le cri c’est le son à l’état brut, la parole c’est le son articulé. Le son devient alors discours et langage. C’est la spécificité de l’homme, on dit parfois que les animaux ont un langage, – notamment les dauphins qui pourtant, devraient être dans le domaine du silence et qui ont pourtant une forme de langage - , mais ils sont très loin de pouvoir nous expliquer ce dont je vous rends compte ce soir. La maîtrise du langage présuppose le cri, et il est très compliqué de savoir comment on est passé du cri au langage, et comment le chant a eu un rôle dans ce processus. Dans notre chair comme cri, s’inscrivent deux choses qui ne sont pas l’une au-dessus de l’autre dans une relation hiérarchique, mais qui sont deux dimensions épanouies du cri : l’une, le langage, le logos, le discours, et l’autre, le chant. Nous nous trouvons nous, les humains, à l’articulation de ces trois choses : le cri comme support du langage et du chant.

C’est ce qui fait pour Joseph Ratzinger, la caractéristique spécifique et incomparable de l’homme. Dans les psaumes, quand on dit : « Et vous mers et rivières bénissez le Seigneur ! », nous savons bien que les mers et les rivières n’ont qu’une manière de bénir le Seigneur, c’est de couler et de laisser les loups, les ours et les pintades louer le Seigneur à leur manière. Ces animaux n’ont donc que les ressources naturelles inscrites dans leur corps, mais c’est intéressant de constater que la Bible les considère comme louanges et bénédictions. C’est tout à fait dans la ligne de ce que Joseph Ratzinger nous expliquait tout à l’heure ; Dieu a mis de la musique au fond de chaque être.

Seulement nous, les hommes, nous pouvons orienter notre louange, notre chant cosmique selon trois directions : selon le cri, la parole ou le chant. C’est spécifique à l’homme qui est du point de vue de son expression musicale, à l’intersection du cri, du chant et de la parole. Et Ratzinger précise qu’il y voit le problème fondamental de la liturgie moderne.

La grande tentation moderne c’est de faire une liturgie qui n’est que parole. C’était déjà le cas dans les messes basses [11]. Je n’ai jamais aimé les messes basses, parce que le mot basse y résonne non pas musicalement mais pathologiquement : en rendant la messe basse, on réduit la liturgie à la parole la plus dépouillée de toute dimension symbolique : à certaines époques, la messe était tellement basse qu’elle aurait dû être célébrée par et pour les poissons, dans un silence total ... Depuis les années soixante, se réclamant d’une certaine interprétation du Concile, la messe est devenue basse non plus par le ton, mais par le fait que c’était une logorrhée intarissable : il fallait tout expliquer et paraphraser, pour conscientiser, pour partager les idées les plus novatrice, tout “élever” ou “réduire” à l’état de discours. Un vieux professeur de morale, le Père Michel Labourdette, qui n’aimait pas beaucoup ce genre de dégradation de l’action liturgique en interminables discours, appelait ce phénomène “la liturgie de la parlotte” ! Il n’avait pas tort parce que par la parole on explique des choses, mais l’usage du langage ne recouvre pas tous les registres de la signification dans le monde humain. C’est souvent le drame de la parole, le fait qu’elle est réduite à sa fonctionnalité.

Joseph Ratzinger dit encore que le danger de la parole est le fait qu’elle est une saisie de soi, une explication de soi, une maîtrise sur soi et sur son histoire. Et cette liturgie qui se réduit à la seule parole devient vite un enfermement, soit de la personne toute seule sur elle-même (style intimiste), soit du groupe sur lui-même (style collectiviste). Il est terrible de faire ce constat : à la suite de Vatican II, un certain nombre de bons apôtres croyaient bien faire en disant : quand les juifs célébraient la liturgie du temple, ils utilisaient le shofar, les tambourins, les trompettes, les harpes et les cithares [12]… et la réaction des premières communautés chrétiennes aurait consisté à supprimer tout cela. L’originalité du culte chrétien serait de supprimer toute musique pour s’en tenir au seul discours. En fait, la liturgie comme “je me raconte à Dieu, tu te racontes à Dieu, nous nous racontons à Dieu ...” Dans une telle perspective, le rite est rejeté, les gestes sont inutiles, et chanter devient indécent : encore aujourd’hui, beaucoup de fidèles sont tellement mal dans leur peau et dans leur corps, qu’ils ne peuvent pas sortir trois notes dans une assemblée liturgique ou ils sont là, muets comme des carpes.

Tel est le drame de la liturgie devenue parole. Joseph Ratzinger n’a pas de paroles assez dures sur cette déviance moderne :

Cette conception profane du christianisme produit le double effet que nous avons noté au départ, il faut enlever au service divin tout caractère de fête, expulser la musique religieuse traditionnelle, car elle apparaît comme sacrée. Et d’un autre côté, tout doit se passer dans le service divin comme dans le quotidien, surtout pas des calices, mais des verres à dent, surtout pas des patènes mais des assiettes ébréchées, la musique n’y étant acceptable que si elle est profane.

C’est le Ratzinger des années quatre-vingt qui commence à en avoir un peu assez de voir les excès de la réforme liturgique. Ce n’est pas cela du tout qu’on a voulu au Concile. Le but de cette manœuvre, c’est la liturgie fonctionnelle : je m’assure le minimum de communication avec Dieu par la parole.

La deuxième tentation c’est la liturgie qui au contraire dit que tout est dans la musique. C’est le délire ! Ce n’est plus la peine de comprendre quoique ce soit, ce n’est plus la peine de se référer à un texte, on assiste à un retour de la musique extatique dans laquelle « on s’éclate » comme on dit de nos jours. C’est la musique contre la parole, c’est le chant contre la parole. Vous voyez tout de suite poindre cette espèce d’invasion de musique pop dans laquelle on croit que c’est en enveloppant l’assemblée par le bruit et les cris, par une espèce de rythme sourd et de paroles incantatoires, qui vous tuent les oreilles aussi bien que l’esprit. Vous vous imaginez à ce moment-là en phase de communion, mais ce dont on ne se rend pas compte, c’est que ce sentiment fusionnel, au lieu d’être une spiritualisation du sensible comme l’est normalement la musique, devient l’assommoir du spirituel par la violence qu’exerce la sensibilité sur l’esprit humain. La plupart d’entre nous avons connu ces phénomènes dans les années soixante-dix : les guitares électriques et les sono infernales qui vous détruisaient toute envie de célébration.

« Il faut que l’Église fasse montre d’esprit critique de la musique qu’elle a trouvée déjà chez les peuples anciens » [13]. Joseph Ratzinger nous invite à ne pas sous estimer la difficulté qu’a rencontrée l’Église ancienne face au monde antique, car dans le monde antique, la musique était profondément ambiguë. Elle pouvait être cette musique extatique des cultes orphiques, comparable à celle qui plus tard enivrerait les derviches tourneurs, une musique agissant comme une drogue [14]. Platon avait déjà réagi, mais, précise notre auteur :

L’Église a dû réagir avec fermeté vis-à-vis de cette musique extatique qui consiste à vous faire tourbillonner sans plus. Celle-ci ne pouvait pas être introduite dans le sanctuaire sans être transformée la valeur attribuée à la musique cultuelle dans les religions païennes ne tient pas la même place que la musique qui glorifie Dieu à travers la création. [15]

La musique païenne dans bien des cas, a pour but de provoquer l’état des sens par le rythme et l’on s’éclate, mais ce faisant, elle n’introduit pas les sens dans l’esprit. Prolongeant cette réflexion, il écrit encore ceci pour mettre les choses au point en lui comparant la musique pop telle qu’elle envahit le monde occidental :

La musique pop se veut musique populaire, à l’encontre de la musique élitaire. On peut alors se demander ci ce n’est pas là précisément ce dont nous avons besoin ? Et la musique populaire n’a-t-elle pas toujours été chez elle dans l’Église ? Il faut ici regarder de plus près : le peuple auquel se réfère la musique pop n’est pas le peuple, mais la société de masse, ce qui est tout autre chose. La musique populaire au sens originel est l’expression d’une vaste communauté par la langue, l’histoire, les modes de vie qui élabore ses expériences et donne une forme musicale. On peut qualifier sa musique de naïve, mais elle surgit d’un contact originel avec les expériences fondamentales de l’existence. Mais la société de masse est quelque chose de tout à fait différent de la communauté de vie qui a porté la musique populaire. La masse comme telle ne connaît pas d’expérience de première main, elle ne connaît que des expériences reproduites, standardisées. C’est une musique généralement très technique. Aussi la culture de masse vise-t-elle à la quantité, à la production, au succès, elle est une culture du mesurable et du vendable. C’est dans cette culture que s’inscrit la musique pop. Elle est le miroir de … cette société, la transposition musicale du kitsch ... Dans la production de masse industrielle, on produit du pop comme n’importe quel produit technique dans un système totalement inhumain et dictatorial – selon l’expression de Paul Hindemith. [16]

Voilà ce que Ratzinger reproche à la musique pop : elle ne dit plus rien, elle revient au cri et c’est l’effet que nous ressentons par exemple face aux pulsations d’une batterie ou son d’une guitare électrique, l’effet d’un cri mécanisé.

Joseph Ratzinger explique que la véritable musique liturgique, son sens profond, est la transfiguration de la parole pour transfigurer l’existence humaine. Je crois que c’est l’idée fondamentale de son propos sur la musique sacrée. Bien entendu, on prendra des matériaux dans le cri, car toute musique réveille une émotion, que ce soit la peur, ou l’admiration, le bonheur, la communion. Seulement la musique ne doit pas tomber dans l’exacerbation du sensible, cette musique doit se laisser spiritualiser par le mystère chrétien. La fine pointe de son discours transparaît dans ce propos : selon lui, si on veut essayer de comprendre ce qui s’est passé, le processus historique est relativement simple. L’Église au début, n’était pas enthousiaste pour la musique, semble-t-il. Saint Augustin a mauvaise conscience lorsque l’assemblée chante des hymnes, lui qui est d’une sensualité absolument délicieuse et d’un raffinement parfait, de temps en temps ; il se demandait s’il fallait chanter pendant la célébration eucharistique car il était tellement transporté par la beauté du chant qu’il craignait de ne plus penser à Dieu. Mais il a fini par écrire que chanter, c’était prier deux fois [17]!

Ratzinger reprend cette parole d’Augustin en la commentant de la façon suivante :

La parole ne peut pas tout dire. Donc, pour que la parole dise le plus possible, il faut qu’elle s’appuie, qu’elle s’échafaude sur le musical que Dieu a mis dans la création pour remonter du sensible à la pleine spiritualisation. Comment cela s’est-il fait ? L’Église petit à petit a comme incorporé la foi au mystère de Dieu, la foi dans l’Incarnation, elle l’a incorporé dans le monde et la culture et la culture, quand elle a été visitée par la foi chrétienne, a réagi.

C’est cela la création de la musique sacrée, avec à la base le chant grégorien : c’est cela la musique classique, Palestrina, Bach, Hindemith, Messiaen. C’est le moment où la foi chrétienne touche la culture, et la partie la plus sensible de la culture qui est la musique : elle rentre alors immédiatement en consonance. Cela ne signifie pas nécessairement que les musiciens deviendraient des moines pour composer de la musique en affinité avec la foi et le dogme : on sait bien que certains musiciens n’ont pas toujours été recommandables à tous niveaux, c’est évident [18]... Mais leur musique est capable de dire le mystère chrétien parce qu’elle se sent comme ordonnée et construite par lui. C’est ainsi que la tradition de la musique religieuse demande, selon les vœux de Joseph Ratzinger, à ce que les musiciens contemporains trouvent d’autres formes musicales, mais il faut bien reconnaître qu’actuellement, la plupart des efforts ne sont pas toujours orientés ou suscités par l’inspiration biblique chrétienne, et que par conséquent, on assiste à des tentatives dispersée qui partent dans tous les sens ; ces tentatives exploratoires ne donnent pas de la musique sacrée au sens où Joseph Ratzinger l’entend : ce n’est pas une musique liturgique construite comme le mouvement de spiritualisation de l’homme qui répond à l’appel du Verbe créateur.

C’est l’intuition fondamentale de ce livre. Dans les premières communautés chrétiennes, et jusque vers les années 500, il devait bien y avoir des chantres, mais on l’a oublié, cela ne veut pas dire nécessairement que leur chant n’avait pas d’intérêt, mais on n’a pas jugé utile de garder en mémoire ces travaux de composition ou d’improvisation. C’est au moment où le répertoire grégorien se met en place qu’on parle de musique sacrée : nous sommes vers les années 600, et on attribue ce répertoire à saint Grégoire qui probablement n’y est pas pour grand-chose : comme moine, il a certainement beaucoup aimé la musique, car il a fait sur le sujet quelques réflexions fort belles [19]. Or, qu’est-ce que le répertoire grégorien ? c’est la manière dont la parole biblique reçue et méditée comme parole de Dieu, a été l’inspiratrice d’un traitement musical spécifique : la révélation du mystère de Dieu, par la parole, la connaissance de Dieu par le concept et la réflexion, allait tout à coup entrer en résonance avec cette réalité du monde créé et de la chair de l’homme : à la fois, la structure musicale du monde et la fragile beauté de la voix humaine. Le grégorien, c’est la manière dont les premiers chantres s’étaient mis au service du texte de la Bible et l’avaient comme murmuré, marmonné, comme une sorte de lectio divina qui a fini par donner ce répertoire sublime …

Aujourd’hui, « les paris restent ouverts » : on ne peut pas imaginer que la profondeur du mystère de Dieu laisse indifférents les plus grands génies musicaux de notre temps. Mais si l’on en croit l’idée chère à Benoît XVI de l’intime pénétration et fécondation mutuelles entre culture profane et musique sacrée, il n’est pas tout à fait étonnant que la vie culturelle actuelle ne soit guère soucieuse de traduire des aspirations à la transcendance, obnubilée qu’elle est par le souci d’un salut du monde par le monde. Ce qui fait problème actuellement, ce n’est ni la compétence (exceptionnelle) des artistes, ni la richesse du trésor de la tradition musicale prêt à livrer d’immenses secrets sur sa compréhension musicale de l’existence humaine : Joseph Ratzinger ne cesse de féliciter en termes chaleureux tous les musiciens qui lui font la joie d’un concert de grande musique dans un Vatican qui avait presque totalement perdu la dimension de la vie artistique au profit d’un discours purement magistériel sur d’épineux problèmes dogmatiques et éthiques [20]. Mais le problème reste de savoir si, au niveau de la création, on peut attendre un renouveau de la grande tradition de la musique sacrée : Joseph Ratzinger pense à certains milieux restreints (sans dire lesquels) et écrit à ce propos que « le terme de sous-culture ne devrait pas nous effrayer » [21], manière élégante de dire que le renouveau en ce domaine ne saute pas aux yeux de cet observateur attentif qui attend davantage des nouvelles communautés chrétiennes africaines ou asiatiques que du monde occidental. Actuellement, si l’on en croit Joseph Ratzinger (et Benoît XVI …), l’attitude la plus nécessaire en ce domaine, c’est wait and see : somme toute, c’est la traduction concrète de la confiance dans l’Église qui a les promesses de la vie éternelle et du fait qu’il a fallu cinq cents ans minimum en Occident pour que naisse ce premier grand répertoire de musique sacrée qu’est le chant grégorien. Il est bien difficile de vivre musicalement dans un monde qui a perdu l’endurance, la finesse du goût et la patience …




[1] Lire la remarquable synthèse de l’histoire de la musique sacrée occidentale que Joseph Ratzinger propose dans cet ouvrage (L’esprit de la musique, Artège, Perpignan, 2011), p. 131 et suivantes.
[2] Op. cit., p. 133.
[3] On remarquera la manière habile et humoristique de ne pas citer le Mahatma comme une “autorité” … Un cardinal de curie ne peut pas citer un sage hindou, si connu qu’il soit, comme un Père de l’Église : à l’époque (1995), le Cardinal n’était pas très emballé par « l’esprit d’Assise ». Ce sont, à tous les sens du terme, les hasards du calendrier qui lui ont fait découvrir cette réflexion intéressante qui semble assez particulière à la culture hindoue !
[4] Op. cit., p. 100-101.
[5] Op. cit., p. 101.
[6]de Alban Berg, notamment). On lira par exemple ces réflexions de John Rea (http://www.scena.org/lsm/sm5-8/wozeck-fr.htm) : « Contrairement à cet autre chanteur-coiffeur célèbre, l'agile Figaro,Wozzeck ne chante pas beaucoup. En fait, il grogne ... En langage clinique contemporain, Wozzeck souffre de paranoïa de persécution accompagnée de traces de schizophrénie. Aucun opéra n'avait tenté pareille chose auparavant et aucun autre depuis non plus, sans doute . Cette réflexion de John Rea n’apparaît pas évidemment dans l’œuvre de Joseph Ratzinger, mais elle totalement conforme à l’approche qu’il propose sur le drame de certaines créations musicales contemporaines …
[7] Op. cit., p. 136-137.
[8] Op. cit., p. 137-138.
[9] Op. cit., p. 94.
[10] On remarquera à quel point l’énigme de la musique instrumentale est une manière de contester directement le matérialisme ambiant : à la différence des instruments électroniques qui jouent « numériquement » (des bytes qui font vibrer du carton en régulant des impulsions électriques, ce qui aboutit à une désincarnation logico-mathématique de la matière, les instruments de l’orchestre classique sont faits de matériaux que le musicien fait vibrer dans leur consistance matérielle jusqu’à y déclencher des sons comparables à ceux de la voix humaine.
[11] En discussion privée, le Père Jean-Yves Hameline fait remarquer que la messe basse en tradition française a considérablement entravé la réforme liturgique : la combinaison d’une théologie janséniste avec l’intimisme piétiste d’un mouvement réflexif sur soi a fait de toutes les manifestations mettant en jeu l’expression musicale un domaine d’extériorité, qui fait sortir de l’intimité du rapport individuel avec Dieu. Cette remarque est très pertinente et montre bien à quel point ce ne sont pas les « idées » qui conditionnent les véritables enjeux d’une réforme liturgique à quelque époque que ce soit, mais les attitudes fondamentales comme la capacité d’intérioriser le chant, le sens spontané de la communion que crée l’écoute musicale. Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui croient que l’usage de la langue vulgaire a dévalorisé la liturgie : ils devraient lire de façon attentive ce qu’écrit vraiment Benoît XVI et non pas de projeter sur lui ce qu’ils imaginent qu’il pourrait penser !
[12] Cf. op. cit., p. 50.
[13] OP. CIT., p. 35.
[14] Voir les analyses détaillées OP. CIT., p. 95
[15] OP. CIT., p. 36.
[16] Op. cit., p. 75-76.
[17] Op. cit., p. 129.
[18] On pourrait en dire autant de certains peintres ou sculpteurs ; Caravage ne fut pas une référence dans l’observance des commandements de Dieu et pourtant sa peinture a bouleversé la sémantique de l’expression plastique du mystère de l’Incarnation !
[19] Voir une très belle citation dans op. cit., p. 77-78.
[20] C’est dans cette perspective que le recueil des interventions du Pape Benoît XVI regroupées en fin de volume est intéressant : il improvise souvent sur la base d’une réaction personnelle et esthétique révélatrice de son amour vivant pour une musique vivante …
[21] Op. cit., p. 99.

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Message par P4572 Dim 12 Jan 2014 - 21:29

Puisse ce texte toucher beaucoup de coeurs sensibles à la musique en général ( la grande musique ) et particulièrement à la musique sacrée ( liturgique ).
Il nous faut réapprendre le beau, quitte à se dépouiller de ce que l'on croyait beau, et qui n'est parfois qu'une tentation du singe de Dieu.

Cordialement, musicalement vôtre,

Michel

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Message par Crazy K Mer 29 Jan 2014 - 17:27

Moi je pense qu'il peu y avoir de tout, ça dépend quand même de la population qui est présente, il peut même y avoir un concert chorégraphié pendant la messe, j'ai déjà vu ça au Frat. Après pendant le Carême c'est plus des musiques calmes.
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Message par pax et bonum Mer 29 Jan 2014 - 20:09

Quel avatar inquiétant pour un site catho!

Il y a toujours eu de la musique dans les églises.Il faut veiller au genre de musique mais peu sont vraiment sensibles aux genres musicaux.

La guitare sèche classique va très bien .Mais pour le Flamenco,il vaut mieux se réserver pour les fêtes!

A+
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Message par Lotfi Mer 29 Jan 2014 - 22:16

panetier a écrit:
Il nous faut réapprendre le beau, quitte à se dépouiller de ce que l'on croyait beau, et qui n'est parfois qu'une tentation du singe de Dieu.
Michel


Tout ce qui est licite est beau et tout ce qui est illicite est mauvais.....
Fraternellement
LOTFI le beau!

A Très bientôt cher Panetier

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Message par Lotfi Mer 29 Jan 2014 - 22:23

pax et bonum a écrit:

Il y a toujours eu de la musique dans les églises.Il faut veiller au genre de musique mais peu sont vraiment sensibles aux genres musicaux.

La guitare sèche classique va très bien .Mais pour le Flamenco,il vaut mieux se réserver pour les fêtes!

A+



Le tango est une "danse gravement offensante pour la pudeur", affirmait l’Eglise catholique en janvier 1914…. C’est ce que nous apprenons grâce au Figaro…

…qui revisite l’Histoire en nous proposant, chaque week-end, "un fragment de l’actualité d’il y a un siècle".

Le tango interdit | Article paru dans le Figaro du 10 janvier 1914.

La Semaine religieuse du diocèse de Dijon publiera demain, 11 janvier 1914, un mandement par lequel l’évêque de Dijon condamne en termes sévères le tango, qu’il qualifie de «mode empruntée aux vachers de Buenos-Ayres».


http://actualitechretienne.files.wordpress.com/2014/01/tango-diable.jpg?w=250

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