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De la foi catholique

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Message par ayimann Ven 23 Nov 2012 - 12:51

Boèce
De la foi catholique
Autres versions : latin
UN TRAITÉ D’ANICIUS MANLIUS SEVERINUS BOETHIUS

TRÈS HONORABLE, DU TRÈS ILLUSTRE ORDRE
La foi chrétienne est donnée par l’autorité du Nouveau comme de l’Ancien Testament. Certes, les anciennes Ecritures contenaient en elles le nom même du Christ et indiquaient constamment par signes que se présenterait Celui, qui, nous le croyons, est déjà venu par l’enfantement de la Vierge. Cependant, on le sait, c’est par la venue miraculeuse de Notre Sauveur lui-même que cette foi s’est répandue sur la surface de la terre. Cette religion, la nôtre, qui est appelée chrétienne et même catholique s’appuie principalement sur les fondements suivants, affirmant : "de toute éternité, " c’est-à-dire avant la constitution du monde, évidemment avant tout ce que le vocable de “temps” peut enfermer, a existé la substance divine du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de sorte qu’on dit Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, et cependant non pas trois dieux, mais Un seul. C’est pourquoi le Père a un Fils, engendré de Sa propre substance, et par une raison connue de Lui, coéternel ; Fils que l’on confesse dans la mesure où Il n’est pas le même que le Père. Ainsi le Père n’a jamais été le Fils, de sorte que l’esprit humain ne saurait songer en retour à une lignée divine remontant à l’infini ; mais également le Fils, dans cette même nature par laquelle Il est coétemel au Père n’est jamais devenu le Père, de sorte qu’en retour ne saurait être dressée une lignée divine jusqu’à l’infini. L’Esprit Saint quant à Lui, n’est ni le Père, ni le Fils, et c’est pour quoi dans cette nature-là qui est aussi la sienne, il n’est ni engendré ni engendrant, mais procédant du Père aussi bien que du Fils". Cependant, nous ne pouvons évidemment dire quel peut être le mode de cette procession, de même que l’esprit humain ne peut concevoir la génération du Fils de la substance du Père.
C’est afin d’être des objets de foi que ces articles sont inscrits et enseignés dans l’Ancien Testament et dans les Evangiles.
Or, sur ce que l’on pourrait appeler la citadelle de notre religion g, nombreux sont ceux qui ont émis des opinions divergentes, témoignant en sens contraires de conceptions purement humaines et pour ainsi dire charnelles. Ainsi Anus qui dit que l’on peut parler d’un Dieu-Fils, mais qui, pour de multiples raisons, Le proclame moindre que le Père et étranger à la substance du Père. Les Sabelliens également ont osé affirmer non pas l’existence de trois Personnes, mais d’une seule, disant que le Père est le même que le Fils, et le Fils le même que le Père, et le Saint-Esprit le même que le Père et le Fils. Et pour cette raison ils affirment que la personne, désignée sous une diversité de vocables, est une. Les Manichéens encore, qui professent deux principes coéternels à soi et contraires, ne croient pas à l’existence d’un Fils unique engendré de Dieu. Que Dieu apparaisse avoir un Fils, serait à leurs yeux indigne de Lui : c’est qu’ils n’ont pas un autre tour d’esprit que charnel ; ainsi puisque notre génération procède de la rencontre de deux corps, il serait indigne d’appliquer au cas de Dieu (iiic) aussi une notion de ce genre. Or cette attitude de l’esprit ne leur permet d’accepter ni l’Ancien Testament, ni, en son intégralité, le Nouveau Car de même que leur erreur les empêche absolument d’accepter l’Ancien, pareillement, à cause d’elle, ils refusent d’admettre la génération du Fils par la Vierge, de peur que la nature divine ne paraisse souillée d’un corps humain. Mais à ce sujet, brisons là. Ces questions en effet seront traitées à leur moment, selon la nécessité du développement.
(La création, la chute des démons et le péché originel) La nature divine donc, perdurant de toute éternité, et pour l’éternité, sans mutabilité aucune, a voulu, dans un acte de volonté spontanée connu d’Elle seule, fabriquer le monde : or puisque ce der nier n’était absolument pas, Elle le fit afin qu’il fût. Et ce n’est pas de sa substance propre qu’Elle le produisît — de peur qu’il ne fût cru divin par nature — ; et Elle ne le façonna pas à partir d’une réalité extérieure : on aurait pu croire qu’avait déjà existé quelque chose qui, par l’existence de sa propre nature, aurait aidé la volonté de Dieu — cette chose, en effet, aurait été telle que, bien qu’elle n’ait pas été créée par Dieu même, cependant elle aurait été —. Non, c’est par le Verbe que la nature divine a produit les cieux, créé la Terre, de sorte qu’Elle a réalisé pour le Ciel des natures dignes de l’habitation céleste, et pour la Terre a composé des natures dignes de l’habitation terrestre. Or pour les natures célestes — leur nature est appelée universellement angélique —, quoique là-haut, en des ordres distincts, toutes choses soient belles, cependant une partie, Convoitant plus que ce que sa nature et l’Auteur de sa nature elle-même lui avaient attribué, fut projetée du haut du siège céleste. Mais comme le Créateur ne voulait pas que le nombre des anges demeurât diminué Il forma de la terre l’homme et l’anima de l’esprit de vie, le composa de la raison, le rehaussa de la liberté du jugement et l’établit dans les délices du Paradis ; le Créateur avait néanmoins préalablement fixé cette loi : si l’homme voulait demeurer sans péché, aussi bien lui-même que sa lignée seraient associés à la communauté des anges, de sorte que, puisque la nature supérieure, par ce mal qu’est l’orgueil, était descendue jusqu’au plus bas degré, la substance inférieure, par ce bien qu’est l’humilité, accéderait au séjour d’En-haut.
Mais l’Auteur de l’Envie, ne supportant pas que l’homme montât là où lui-même n’avait pas mérité de demeurer, usant de la tentation, fit que l’homme aussi et sa compagne, que Dieu avait formée et tirée de son flanc en vue de la génération, fussent soumis au supplice découlant de la désobéissance ; il lui promit également une divinité à venir, dont l’arrogante usurpation à son profit avait été la cause de son expulsion. Or cette vérité fut connue par la révélation qu’en fit Dieu à son serviteur Moïse, auquel Il voulut aussi faire connaître la création et l’origine du genre humain, comme l’attestent les livres que Moïse a écrits. En effet, l’autorité divine en son ensemble suppose de toute évidence les modes d’interprétation suivants, à savoir : un mode historiai, qui ne révèle rien d’autre que les faits accomplis ; un mode allégorique, incompatible avec l’ordre de l’histoire ; et assurément un composé des deux, dans lequel manifestement histoire et allégorie peuvent cohabiter. Mais ces vérités renvoient, de façon suffisamment intense, leur lumière à ceux dont l’intelligence est pieuse et qui les maintiennent dans un cœur véridique. Mais revenons-en à l’ordre du traité.
(Adam et Ève et le péché. La nouvelle condition de l’homme) C’est pourquoi le premier homme avant le péché habitait le Paradis avec son épouse. Mais quand il offrit son oreille au Persuasif et se mit à négliger et à ne plus observer les commandements de son Créateur, il fut exilé et reçut l’ordre de cultiver la terre : exclu du sein du Paradis, il déplaça sa race et sa descendance dans des régions inconnues. De plus le châtiment que lui-même, le premier homme, coupable de prévarication, avait reçu, il le transmit par génération à ses descendants.
D’où résultèrent à la fois la corruption des corps et des âmes, et cette destruction qu’est la mort : Adam en effet le premier mérita de faire l’expérience de la mort en son fils Abel, pour éprouver en son rejeton la gravité du châtiment qu’il avait lui-même reçu. Si lui-même en effet était mort le premier, d’une certaine façon il ne l’aurait pas su, et, si cela n’est pas sacrilège à dire, il n’eût pas ressenti son châtiment. C’est pourquoi il l’expérimenta en autrui, afin que, contempteur, il connût ce dont il était à juste titre redevable et, jusqu’au moment de souffrir le châtiment de la mort, il en fût par son attente même plus douloureusement torturé. (Or ce mal de la prévarication que le premier homme avait transmis à ses descendants selon l’ordre de la nature, un certain Pélage ne l’admit pas, donnant son propre nom à une hérésie que la foi catholique, on le sait, a bientôt repoussée de sa communauté.)
(L’histoire du Salut : les premières tentatives de Dieu pour réparer le genre humain) C’est pourquoi le genre humain, qui descend du premier homme lui-même, s’accroissant et multi pliant en grand nombre, se jeta dans les querelles, se précipita dans les guerres et, ayant perdu en son premier père la félicité du Paradis, embrassa sur terre la misère. Cependant parmi eux, des hommes n’ont pas manqué pour être distingués par l’Auteur de la grâce en vue de servir Ses desseins. Ces hommes, selon l’ordre de la nature, méritaient évidemment la damnation : Il voulut cependant, en les faisant participer au sacrement futur — sacrement qui devait être révélé par la suite — réparer leur nature perdue. Le genre humain a donc empli le monde, et l’homme s’engagea dans ses propres voies, lui qui, à cause de la malice de son propre orgueil, avait regardé de haut son Créateur.
Dieu alors, voulant réparer le genre humain par l’intermédiaire d’un homme juste, plutôt que de l’abandonner à son impudence, permit que la multitude, coupable, pérît. Le déluge répandit son inondation : en fut excepté Noé, un homme juste, avec ses enfants et ce que ce dernier avait introduit avec lui dans l’Arche. Or, la raison pour laquelle Dieu a voulu arracher au déluge grâce au bois de l’Arche les justes est connue des esprits versés dans les divines Ecritures. Et comme un premier âge du monde s’est achevé par ce déluge vengeur.
(Le peuple juif d’Abraham à Jésus) C’est pourquoi le genre humain est réparé ; cependant il ne laissa pas d’embrasser le vice de sa nature propre, que lui avait infusé le premier auteur de la prévarication son orgueil crût, que les eaux du déluge avaient pourtant puni quelque temps auparavant. Alors l’homme, auquel il avait été permis de vivre une série nombreuse d’années, vit son âge réduit à de brèves années et Dieu, quant à Lui, préféra ne plus punir le genre humain par un déluge, mais le laissant vivre, Il élit des hommes dont la série engendrerait une liguée d’où Il pût tirer pour nous à la fin du monde Son propre Fils, revêtu du corps humain Or, le premier d’entre eux est Abraham. Celui-ci, alors qu’il était accablé par l’âge, et sa femme décrépite, par le mérite d’une généreuse promesse, purent dans leur vieillesse avoir un fils. Ce dernier fut appelé Isaac et lui-même engendra Jacob. Celui-ci à son tour mit au monde les Douze Patriarches, Dieu ne comptant pas dans leur nombre les enfants que la nature avait produits de son propre fait. Ce Jacob donc, avec ses fils et sa maison, voulut pour affaires habiter l’Egypte. Là-bas, la série des années s’écoulant, leur multitude s’accrut : ils commencèrent pour les autorités égyptiennes à être objet de suspicions ; Pharaon décréta de les accabler d’importantes charges et les affligea de lourds impôts.
Enfin Dieu, méprisant l’orgueilleuse domination du roi d’Egypte, conduisit l’armée de son peuple, sous l’autorité de Moise et d’Aaron, au-delà de la Mer Rouge, après l’avoir divisée, ce que la nature auparavant n’avait jamais connu. Après quoi donc, pour favoriser leur sortie, l’Egypte fut dévastée de plaies pro fondes, puisqu’elle n’avait pas voulu laisser repartir ce peuple. C’est pourquoi comme il a été dit, après la traversée de la Mer Rouge, le peuple passa à travers les régions désolées du désert jusqu’au mont appelé Sinaï ; là, Dieu, Créateur de l’Univers, voulut enseigner les peuples en vue du sacrement futur : Il institua, en don nant la Loi par l’intermédiaire de Moïse, de quelle façon devaient être instruits les rites des sacrifices et réglées les mœurs des peuples. Comme ils [les Juifs] avaient également défait par la guerre sur leur route en de nombreuses années de nombreuses nations, ils arrivèrent enfin au fleuve appelé Jourdain, désormais sous la conduite de Josué, fils de Nun : pour leur passage, de la même façon que les eaux de la Mer Rouge, également les flots du Jourdain s’asséchèrent et l’on parvint à cette cité appelée aujourd’hui Jérusalem.
Le temps nécessaire pour que le peuple de Dieu s’y arrêtât, après les Juges, lit-on, et les prophètes, furent institués des rois : parmi eux, lit-on encore, après Saul, David, de la tribu de Juda, obtint le premier rang. C’est pourquoi l’arbre généalogique des rois descend de lui à travers une succession ininterrompue pour se prolonger jusqu’au temps d’Hérode qui, lit-on enfin, fut le premier à régner alors qu’il était issu de peuples mentionnés comme Gentils C’est sous son règne que naquit la bienheureuse Vierge Marie qui provenait de la souche davidique et qui mit au monde le Créateur du genre humain. Or c’est parce que le monde, infecté par des brimes en grand nombre, gisait dans la mort, qu’une nation unique fut élue, qui pourrait faire briller les commandements de Dieu ; là, des prophètes furent envoyés, ainsi que d’autres saints hommes : par leur admonition, le peuple lui-même pouvait assurément être ramené de son obstination dans l’orgueil.
Mais le peuple, en les tuant, voulut demeurer dans sa perversité et son dérèglement.
(L’Incarnation) Pour la fin des temps, Dieu décida alors que naîtraient non plus des prophètes, ni d’autres hommes, qui Lui étaient agréables, mais par l’intermédiaire d’une vierge, Son Fils uni-engendré Lui-même, afin que le salut d’une humanité qui avait péri par la désobéissance du premier homme fût réparé en retour par l’Homme-Dieu. Aussi parce qu’il avait existé une première femme pour persuader à l’homme de faire ce qui causerait sa mort, y aurait-il cette seconde femme pour apporter de son ventre humain la cause de la Vie. Que le Fils de Dieu soit né d’une Vierge, cela n’apparaîtra pas sans valeur, puisqu’Il a été conçu et mis au monde en dehors du mode de la nature. Vierge en effet elle conçut de l’Esprit Saint le Fils incarné de Dieu ; vierge elle enfanta ; et vierge elle demeura après la mise au monde de son Fils. Et bien plus : le même a été fait Fils de l’Homme et Fils de Dieu, afin qu’en Lui à la fois rayonnât la splendeur de la divine nature et apparût l’assomption de l’humaine fragilité. Mais nombreux avaient été ceux qui s’étaient dressés contre cette foi si saine et très véridique, de sorte qu’ils firent entendre des cris divergents : parmi eux, Nestorius et Eutychès se manifestèrent comme inventeurs d’hérésies ; l’un jugeant bon d’affirmer dans le Christ l’homme seul ; l’autre Dieu seul, le corps humain que le Christ avait revêtu ne provenant pas alors d’une participation à la substance humaine. Mais sur ce sujet n’allons pas plus loin.
C’est pourquoi le Christ a crû selon la chair, a été baptisé, afin que Celui qui était destiné à distribuer aux autres la forme du baptême, reçût Lui-même le premier ce qu’Il enseignait.
Et après le baptême, Il élit douze disciples, dont l’un fut celui qui Le trahit. Et parce que le peuple des Juifs ne supportait pas Sa saine doctrine, portant la main sur Lui, ils Le firent périr par le supplice de la croix. Le Christ donc est tué, gît trois jours et nuits au Sépulcre, ressuscite d’entre les morts, comme, avant la constitution du monde, Lui-même en avait décidé avec Son Père, monte dans les cieux d’où, en tant que Fils de Dieu on reconnaît qu’il ne s’est jamais absenté, afin que le Fils de Dieu élevât avec Lui à cette habitation céleste l’Homme qu’Il a assumé et auquel le diable n’avait pas permis de monter jusqu’aux régions supérieures
(L’institution de l’Église et la doctrine du Salut) Il donne donc à ses disciples la forme du baptême et de l’enseignement du Salut ainsi que la faculté d’effectuer des miracles ; il leur commanda également d’aller par le monde entier, leur vie durant, afin que la prédication du Salut soit publiée non plus seulement dans une seule nation, mais par toute la terre.
a) Et puisque le genre humain, en cette nature qu’il avait héritée du premier prévaricateur, avait, d’une peine éternelle, mérité les traits et la blessure, n’étant plus alors capable de son propre salut, — il l’avait en effet perdu en son père —, le Christ lui attribua des médecines sacramentelles, afin que le genre humain reconnût que ce que sa nature lui faisait mériter, et qui lui était dû, était une chose, et une autre ce qui relevait du don de la grâce.
b) De sorte que sa nature ne fût soumise à rien d’autre qu’au châtiment, mais que la grâce qui est attribuée sans aucun mérite — on ne la nominerait pas grâce si elle était attribuée pour des mérites— conférât tout l’être du Salut. Une telle doctrine céleste fut donc diffusée à travers le monde ; les peuples s’unifièrent ; des églises furent instituées ; il se fit un seul corps pour remplir le monde dans toutes ses latitudes, corps dont le Christ, sa tête, monta aux cieux, afin que les membres suivent nécessairement leur tête.
C’est pourquoi cette doctrine, à la fois forme la vie présente aux bonnes œuvres, et après la consommation des siècles, promet pour les royaumes célestes nos corps à la résurrection en dehors de toute corruption : si bien que celui qui aura vécu ici-bas conformément au Bien par la grâce de Dieu Lui-même sera bienheureux dans cette résurrection-là ; mais que celui qui aura vécu dans le mal, sera malheureux, une fois reçu le présent de la résurrection. Car c’est au commandement et au commencement de notre religion que de croire que non seulement les âmes ne périssent pas, mais encore les corps eux-mêmes, qu’avait, en venant, désagrégés la mort. Ils seront réparés dans leur statut originel par suite de la béatitude future. Cette église donc, catholique, diffusée par le monde, fait reconnaître son existence selon trois modes : en elle tout se tient, que ce soit l’autorité de Ecritures, la tradition universelle, ou, assurément, un enseignement propre et particulier. Mais tout entière elle est ensemble étroitement liée par l’autorité, toute non moins par la tradition universelle des Pères (maiorum), tandis que chaque église subsiste et est régie en vertu de la variété des lieux ou dans la mesure qu’il a semblé bonne à chacune, selon des constitutions particulières et des instructions propres.
Maintenant donc, seule demeure l’attente des fidèles : par elle nous croyons que viendra la fin du monde, que passeront toutes choses corruptibles, que ressusciteront les hommes pour cet examen que sera le jugement à venir, que tous, un à un, seront reçus, chacun selon ses mérites, et demeureront perpétuellement et éternellement dans les bornes qui leur seront dues : le seul privilège de la béatitude sera alors la contemplation du Créateur, autant que, et non au delà, elle peut avoir lieu pour une créature en face de son Créateur, de sorte que la cité d’En-haut soit emplie de ces créatures qui réparent le nombre des anges ; cette cité dont le Roi est le Fils de la Vierge et où seront Joie sempiternelle, Délectation, Nourriture, Oeuvre et Louange perpétuelle du Créateur.


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