G-8: Réponse à l'appel du pape Benoît XVI
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G-8: Réponse à l'appel du pape Benoît XVI
G-8: Réponse à l'appel du pape Benoît XVI
Les huit dirigeants ont réitéré leur promesse d’il y a deux ans d’augmenter l’aide au développement d’ici 2010.
L’aide à l’Afrique augmente. Le cercle des huit pays les plus industrialisés s’est ouvert vendredi matin à sept pays africains, ainsi qu'à l'Union africaine et à l'Onu. Les dirigeants ont décidé une aide de 60 milliards de dollars (44 milliards d’euros) pour lutter contre le sida, la malaria ou la tuberculose à destination du continent africain et de l'Europe orientale.
"La moitié [de cette somme] sera prise en charge par les Etats-Unis, l'Allemagne contribuera pour 4 milliards d'euros", a précisé la ministre allemande à l'Aide au développement. La chancelière Angela Merkel, hôte du Sommet de Heiligendamm, précisera les contours de l'accord dans la journée. "Nous sommes conscients de nos obligations et souhaitons tenir les promesses", a-t-elle d’ores et déjà commenté. C'était l'appel du pape Benoît XVI lancé mercredi à la fin de l'Audience Générale (Benoît XVI appelle les dirigeants du G-8 à tenir ses promesses envers l'Afrique ).
En 2005, les huit s'étaient engagés à doubler le montant de leur aide à l'Afrique en 2010 par rapport à 2004, ce qui représenterait une enveloppe supplémentaire de 50 milliards de dollars par an à cette date.
Réserves
Le contenu de cette annonce était attendu. Fin mai, en effet, le président George W. Bush avait promis un doublement de l'aide américaine à 30 milliards de dollars. Mercredi, Berlin avait lui même annoncé vouloir débloquer 4 milliards de d'euros supplémentaires sur les huit années à venir afin de combattre ces pandémies dans le monde.
Le programme s'est pourtant heurté à la réserve de certains pays. L'Italie se serait ralliée au projet après avoir longuement hésité, selon les sources proches du G8. Les organisations non gouvernementales (ONG) ont également dénoncé l'attitude de blocage du Canada.
Politique et économie, Standard
"Aux leaders du G8 réunis en ce moment à Heiligendamm, en Allemagne, les agriculteurs africains veulent dire : nous ne voulons pas d’aide sans justice. Il est inutile de nous proposer de l’aide si en parallèle on adopte des mesures commerciales inéquitables, qui anéantiront la souveraineté alimentaire. On fait semblant d’aider, mais en réalité c’est de l’hypocrisie organisée" : se faisant en quelque sorte "porte-voix" des paysans et producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest, le Père Maurice Oudet, missionnaire d’Afrique (Père Blanc) au Burkina Faso, expose à la MISNA les préoccupations liées aux nouvelles règles du commerce mondial, avec en perspective la signature, d’ici la fin de l’année, des Accords de partenariat économique (Ape) entre les pays de la zone Acp (Afrique-Caraïbes-Pacifique) et l’Union européenne (Ue). "Les Ape sont encore plus dangereux et contraignants que les règles imposées par l’Organisation mondiale du commerce (Omc), car le principe est de mettre en concurrence directe une économie forte, celle des pays avancés, avec des économies faibles : c’est purement criminel" poursuit le missionnaire parisien, responsable du Sedelan, un organisme, fondé en 1997, d’appui à l’information et la formation du monde rural. Arrivé au Burkina Faso (à l’époque Haute-Volta) en 1965 en tant que jeune coopérant, Père Oudet connaît bien la réalité agricole de la sous-région et les mécanismes enclenchés par les politiques de libre-échange mondial. "Comme le font les agriculteurs dans pays riches, les Africains demandent eux aussi des mesures protectionnistes à l’importation.
Le problème, c’est que les gouvernements n’ont pas les moyens de subventionner leurs producteurs, c’est même parfois le contraire, à savoir que le gouvernement taxe à l’exportation. Aux Etats-Unis, le gouvernement donne 4 milliards de dollars aux 25.000 producteurs de coton ; ici, les millions de familles qui vivent de l’agriculture n’ont aucune subvention. Quant aux droits de douane à l’importation, ils sont de 10% ici, de 150% en Europe. Comment voulez-vous que les produits africains soient concurrentiels ?" D’autant plus, souligne encore le missionnaire à la MISNA, que la baisse du dollar par rapport à l’euro (le Franc CFA est rattaché à l’euro) a fait chuter encore davantage les cours des produits, comme par exemple ceux du coton, le fer de lance des économies burkinabé et malienne, déjà tombés au plus bas en 2002. Les journaux du Burkina annonçaient il y a quelques jours qu’un groupe de producteurs de coton de la zone de Bakata a décidé de cesser la culture de "l’or blanc" : "je me demande comment ils ont fait pour résister jusque là" commente Père Oudet, également responsable du site Abcburkina.net "car les producteurs ne gagnent quasiment rien. Et cette année, s’il ne pleut pas beaucoup, leurs revenus seront nuls et ils devront même d’endetter".
Les associations paysannes demandent à leurs gouvernements africains de repousser d’au moins 3 ans la signature des Ape ; "les gouvernements savent bien que la libéralisation comporte des risques, mais ils font semblant de ne pas savoir. Ils se laissent en quelque sorte corrompre parce que soumis à un chantage, un cercle vicieux: si les pays Acp ne signent pas les accords avec l’Europe, l’Europe commencera à diminuer les Fonds de développement destinés à ces pays. Sans ces fonds, les gouvernements ne pourront plus payer leurs frais, les salaires des fonctionnaires, les salaires des militaires…Et tout le monde sait que les militaires impayés sont une poudrière". Au terme d’une réunion à Dar es-Salaam (Tanzanie) les chefs et représentants de sept conseils des Eglises de l’Afrique méridionale et orientale et de l’Eglise catholique ont rédigé une déclaration : "après avoir étudié et analysé les négociations actuelles des Ape, nous en venons à la conclusion qu’ils ne sont pas conformes à nos principes.
Au contraire, ils sont une menace pour le bien-être de nos peuples et de notre développement économique" lit-on dans le document. "Les Églises du Sud ont fait entendre leur voix sur la question" note en conclusion Maurice Oudet, "mais on aimerait que la voix de l’Église d’Europe se lève aussi. Que pensent les conférences épiscopales d’Europe ? Que pense le Conseil Pontifical Justice et Paix ? Nous attendons leur message". (par Céline Camoin)
Rappelons l'appel du saint Père Benoît XVI: "respecter les promesses pour le développement de l'Afrique
Un nouvel appel, après celui du 16 décembre dernier dans une lettre adressée à la chancelière allemande Angela Merkel, a été transmis par Benoît XVI aux pays du G8 pour le sommet qui débute cet après-midi à Heiligendamm, en Allemagne, “afin que soient respectées les promesses d'accroître significativement l'aide au développement en faveur des populations les plus besogneuses, surtout celles du continent africain”. Au terme de l'audience hebdomadaire du mercredi, le Pape a demandé une “attention toute particulière” au second grand objectif du millénaire: “L'accès de tous à l'éducation primaire; la garantie que d'ici 2015 chaque jeune sera en mesure de conclure le cycle de l'école primaire”. “Cela – a souligné le Pontife – fait partie intégrante de la réalisation de tous les autres objectifs du millénaire, et représente une garantie de la consolidation des objectifs atteints; c'est un point de départ pour les processus autonomes et durables de développement de ces pays”. Le Pape a conclu en rappelant que “l'Eglise catholique a toujours été en première ligne sur le terrain de l'éducation, arrivant, particulièrement dans les pays les plus pauvres, là où les structures d'Etat ne parviennent pas”, citant également l'engagement éducatif “d'autres Eglises chrétiennes, groupes religieux et organisations de la société civile”. “C'est une réalité que, en application du principe de subsidiarité, les gouvernants et les organisations internationales sont appelées à reconnaître, à valoriser et à soutenir, y compris au moyen de contributions financières adéquates” a conclu Benoît XVI ► Appel du saint Père
Demain, le président Bush rencontrera le pape Benoît XVI. Il est attendu à 11h. Ce sera la première visite du président étasunien à Benoît XVI. Sa dernière visite en Italie remonte à avril 2005, à l’occasion des funérailles du pape Jean-Paul II. »
M. Bush, qui aura des entretiens à Rome avec les autorités italiennes et au Vatican avec le pape Benoît XVI, a voulu également rencontrer l'association catholique Sant'Egidio pour y discuter de la lutte contre le sida et de l'aide à l'Afrique.
Sources: Misna - www.vatican.va - E.S.M.
J'ai beau lire, je ne comprends pas pourquoi le Canada fait obstacle....je suis déçue de mon pays....
Les huit dirigeants ont réitéré leur promesse d’il y a deux ans d’augmenter l’aide au développement d’ici 2010.
L’aide à l’Afrique augmente. Le cercle des huit pays les plus industrialisés s’est ouvert vendredi matin à sept pays africains, ainsi qu'à l'Union africaine et à l'Onu. Les dirigeants ont décidé une aide de 60 milliards de dollars (44 milliards d’euros) pour lutter contre le sida, la malaria ou la tuberculose à destination du continent africain et de l'Europe orientale.
"La moitié [de cette somme] sera prise en charge par les Etats-Unis, l'Allemagne contribuera pour 4 milliards d'euros", a précisé la ministre allemande à l'Aide au développement. La chancelière Angela Merkel, hôte du Sommet de Heiligendamm, précisera les contours de l'accord dans la journée. "Nous sommes conscients de nos obligations et souhaitons tenir les promesses", a-t-elle d’ores et déjà commenté. C'était l'appel du pape Benoît XVI lancé mercredi à la fin de l'Audience Générale (Benoît XVI appelle les dirigeants du G-8 à tenir ses promesses envers l'Afrique ).
En 2005, les huit s'étaient engagés à doubler le montant de leur aide à l'Afrique en 2010 par rapport à 2004, ce qui représenterait une enveloppe supplémentaire de 50 milliards de dollars par an à cette date.
Réserves
Le contenu de cette annonce était attendu. Fin mai, en effet, le président George W. Bush avait promis un doublement de l'aide américaine à 30 milliards de dollars. Mercredi, Berlin avait lui même annoncé vouloir débloquer 4 milliards de d'euros supplémentaires sur les huit années à venir afin de combattre ces pandémies dans le monde.
Le programme s'est pourtant heurté à la réserve de certains pays. L'Italie se serait ralliée au projet après avoir longuement hésité, selon les sources proches du G8. Les organisations non gouvernementales (ONG) ont également dénoncé l'attitude de blocage du Canada.
Politique et économie, Standard
"Aux leaders du G8 réunis en ce moment à Heiligendamm, en Allemagne, les agriculteurs africains veulent dire : nous ne voulons pas d’aide sans justice. Il est inutile de nous proposer de l’aide si en parallèle on adopte des mesures commerciales inéquitables, qui anéantiront la souveraineté alimentaire. On fait semblant d’aider, mais en réalité c’est de l’hypocrisie organisée" : se faisant en quelque sorte "porte-voix" des paysans et producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest, le Père Maurice Oudet, missionnaire d’Afrique (Père Blanc) au Burkina Faso, expose à la MISNA les préoccupations liées aux nouvelles règles du commerce mondial, avec en perspective la signature, d’ici la fin de l’année, des Accords de partenariat économique (Ape) entre les pays de la zone Acp (Afrique-Caraïbes-Pacifique) et l’Union européenne (Ue). "Les Ape sont encore plus dangereux et contraignants que les règles imposées par l’Organisation mondiale du commerce (Omc), car le principe est de mettre en concurrence directe une économie forte, celle des pays avancés, avec des économies faibles : c’est purement criminel" poursuit le missionnaire parisien, responsable du Sedelan, un organisme, fondé en 1997, d’appui à l’information et la formation du monde rural. Arrivé au Burkina Faso (à l’époque Haute-Volta) en 1965 en tant que jeune coopérant, Père Oudet connaît bien la réalité agricole de la sous-région et les mécanismes enclenchés par les politiques de libre-échange mondial. "Comme le font les agriculteurs dans pays riches, les Africains demandent eux aussi des mesures protectionnistes à l’importation.
Le problème, c’est que les gouvernements n’ont pas les moyens de subventionner leurs producteurs, c’est même parfois le contraire, à savoir que le gouvernement taxe à l’exportation. Aux Etats-Unis, le gouvernement donne 4 milliards de dollars aux 25.000 producteurs de coton ; ici, les millions de familles qui vivent de l’agriculture n’ont aucune subvention. Quant aux droits de douane à l’importation, ils sont de 10% ici, de 150% en Europe. Comment voulez-vous que les produits africains soient concurrentiels ?" D’autant plus, souligne encore le missionnaire à la MISNA, que la baisse du dollar par rapport à l’euro (le Franc CFA est rattaché à l’euro) a fait chuter encore davantage les cours des produits, comme par exemple ceux du coton, le fer de lance des économies burkinabé et malienne, déjà tombés au plus bas en 2002. Les journaux du Burkina annonçaient il y a quelques jours qu’un groupe de producteurs de coton de la zone de Bakata a décidé de cesser la culture de "l’or blanc" : "je me demande comment ils ont fait pour résister jusque là" commente Père Oudet, également responsable du site Abcburkina.net "car les producteurs ne gagnent quasiment rien. Et cette année, s’il ne pleut pas beaucoup, leurs revenus seront nuls et ils devront même d’endetter".
Les associations paysannes demandent à leurs gouvernements africains de repousser d’au moins 3 ans la signature des Ape ; "les gouvernements savent bien que la libéralisation comporte des risques, mais ils font semblant de ne pas savoir. Ils se laissent en quelque sorte corrompre parce que soumis à un chantage, un cercle vicieux: si les pays Acp ne signent pas les accords avec l’Europe, l’Europe commencera à diminuer les Fonds de développement destinés à ces pays. Sans ces fonds, les gouvernements ne pourront plus payer leurs frais, les salaires des fonctionnaires, les salaires des militaires…Et tout le monde sait que les militaires impayés sont une poudrière". Au terme d’une réunion à Dar es-Salaam (Tanzanie) les chefs et représentants de sept conseils des Eglises de l’Afrique méridionale et orientale et de l’Eglise catholique ont rédigé une déclaration : "après avoir étudié et analysé les négociations actuelles des Ape, nous en venons à la conclusion qu’ils ne sont pas conformes à nos principes.
Au contraire, ils sont une menace pour le bien-être de nos peuples et de notre développement économique" lit-on dans le document. "Les Églises du Sud ont fait entendre leur voix sur la question" note en conclusion Maurice Oudet, "mais on aimerait que la voix de l’Église d’Europe se lève aussi. Que pensent les conférences épiscopales d’Europe ? Que pense le Conseil Pontifical Justice et Paix ? Nous attendons leur message". (par Céline Camoin)
Rappelons l'appel du saint Père Benoît XVI: "respecter les promesses pour le développement de l'Afrique
Un nouvel appel, après celui du 16 décembre dernier dans une lettre adressée à la chancelière allemande Angela Merkel, a été transmis par Benoît XVI aux pays du G8 pour le sommet qui débute cet après-midi à Heiligendamm, en Allemagne, “afin que soient respectées les promesses d'accroître significativement l'aide au développement en faveur des populations les plus besogneuses, surtout celles du continent africain”. Au terme de l'audience hebdomadaire du mercredi, le Pape a demandé une “attention toute particulière” au second grand objectif du millénaire: “L'accès de tous à l'éducation primaire; la garantie que d'ici 2015 chaque jeune sera en mesure de conclure le cycle de l'école primaire”. “Cela – a souligné le Pontife – fait partie intégrante de la réalisation de tous les autres objectifs du millénaire, et représente une garantie de la consolidation des objectifs atteints; c'est un point de départ pour les processus autonomes et durables de développement de ces pays”. Le Pape a conclu en rappelant que “l'Eglise catholique a toujours été en première ligne sur le terrain de l'éducation, arrivant, particulièrement dans les pays les plus pauvres, là où les structures d'Etat ne parviennent pas”, citant également l'engagement éducatif “d'autres Eglises chrétiennes, groupes religieux et organisations de la société civile”. “C'est une réalité que, en application du principe de subsidiarité, les gouvernants et les organisations internationales sont appelées à reconnaître, à valoriser et à soutenir, y compris au moyen de contributions financières adéquates” a conclu Benoît XVI ► Appel du saint Père
Demain, le président Bush rencontrera le pape Benoît XVI. Il est attendu à 11h. Ce sera la première visite du président étasunien à Benoît XVI. Sa dernière visite en Italie remonte à avril 2005, à l’occasion des funérailles du pape Jean-Paul II. »
M. Bush, qui aura des entretiens à Rome avec les autorités italiennes et au Vatican avec le pape Benoît XVI, a voulu également rencontrer l'association catholique Sant'Egidio pour y discuter de la lutte contre le sida et de l'aide à l'Afrique.
Sources: Misna - www.vatican.va - E.S.M.
J'ai beau lire, je ne comprends pas pourquoi le Canada fait obstacle....je suis déçue de mon pays....
Danielle- Enfant de Dieu
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