Pourquoi y a-t-il le Mal ?
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Pourquoi y a-t-il le Mal ?
J'ai lu il y a déjà quatorze ans le très beau livre d'Anne Bernet : Enquête sur les anges (en partie seulement).
Je m’en suis beaucoup inspiré pour tenter de faire le résumé d’une partie qui m’a passionné, intitulée « Guerre civile au Paradis ». Mais un résumé passe sous silence beaucoup de choses, parfois très importantes. Surtout dans ce cas précis, où de nombreuses explications seraient utiles pour la bonne compréhension. Le thème trairé est, à mon sens, des plus graves, pour nous les hommes : Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Qu’elle est grave, cette question si souvent posée par nos semblables. Et à laquelle il est si mal répondu. Je ne saurais trop conseiller la lecture de ce livre, qui à mon sens y répond parfaitement.
Il constitue une synthèse très riche de ce qu’enseignent les Saintes Écritures et la théologie à propos des anges. C’est une formidable mine de renseignements, qui s’appuie sur l’enseignement de l’Église catholique. Un recueil des révélations faites aux grands prophètes, Isaïe, Ézéchiel, et aux grands mystiques, comme saint Thomas d’Aquin, saint Augustin, auteurs respectivement de la ''Somme théologique'' et de ''La cité de Dieu''. Tous ont apporté leur témoignage sur le mystère des origines.
J’espère ne pas avoir trop trahi la Vérité, ni la pensée de l’auteur, d’autant que j’ai ajouté quelques réflexions personnelles.
Ce texte ne prétend donc pas transmettre une vérité théologique, même s’il a tenté de le faire. Mon but a été, surtout, de donner des pistes de réflexion. Au fur et à mesure que je l’écrivais, il acquérait un intérêt beaucoup plus personnel : il me permettait de méditer sur un thème si mystérieux, si important, en enrichissant ma compréhension de la vie, et surtout de Dieu.
Les Anges
L’Éternel avait créé les anges, sublimes créatures purement spirituelles qui Le louaient, puisqu'auparavant elles n'étaient rien.
L'Éternel créa aussi des anges supérieurs appelés archanges. Lucifer était le plus beau de ces archanges. Il était vraiment d’une Beauté extraordinaire. Il lui avait été aussi donné plus de puissance, plus de connaissance, qu'à tous les autres anges. Pourtant, il ne possédait pas toute la connaissance. Les anges, de tout leur Amour, louaient Dieu.
La révolte de Lucifer
Puis, la multitude des anges connurent que l'Éternel allait créer d’autres créatures, faites de chair cette fois, et irait même jusqu’à S’incarner en un être qui ne serait pas seulement pur esprit, mais aussi chair périssable. Lucifer ne put comprendre pourquoi l'Être Suprême S'abaisserait, S'humilierait ainsi. Et quand il eut une vision de la Vierge Marie et du Fils de l'Homme – Jésus –, il eût fallu qu'il se prosternât devant elle, qu’il adorât Dieu qui s’humiliait ainsi. Il commit alors l'erreur de commencer à croire que, peut-être, le Créateur était en train de Se tromper.
En même temps, il se demanda s’il ne commettrait pas une énorme erreur en se révoltant contre Dieu, mais, déjà, un doute sur la Sagesse de Dieu s’était insinué dans son esprit.
Ce que voyant, un autre archange, son lieutenant, à plusieurs reprises l’adjura : « Adore Lucifer ! Adore ! » Cette injonction, Lucifer ne la supporta pas. Quoi ! Il était la plus parfaite des créatures, la plus belle, la plus savante, et son subalterne lui donnait des ordres ? Jamais ! Plutôt rester seul, avec toute sa Beauté – du moins crut-il qu’il pourrait la conserver –, que de rester au côté d’un Dieu qui Se trompait. Il pressentit bien que, en se séparant de Dieu, les conséquences pouvaient être terribles. Peut-être plongerait-il alors dans le grand vide ? Mais alors, il se regarda lui-même. Et il fut ébloui par sa propre beauté. Il se détourna de son Créateur.
S’aimant lui-même, il décida qu’il resterait, éternellement, dans sa propre contemplation. Et ce, quelles qu’en soient les conséquences. Il avait fait usage son libre arbitre, et ne voulut pas – ne voulut jamais – changer d’avis. Il fut même séduit par son erreur, qui bizarrement lui parut très belle, plus belle que tout.
Cet immense orgueil, cette faute sans nom envers le Don total et la Justice, le plongèrent dans un gouffre de ruine, de perdition et de laideur. Qui l'épouvanta. Il eût souhaité mourir, mais un ange, créature spirituelle, ne peut mourir. À cette affreuse angoisse, cette intolérable douleur, il ne put faire face que par la haine, une haine infinie. Et son orgueil incommensurable lui fit nier sa faute. À partir de ce moment, sa logique, malade, s’inverse : il prétend que c’est Dieu qui l’a trompé.
Ah ! Ainsi, Dieu s’était moqué de lui ! Alors lui vient le désir de se venger d’un Dieu qui l’a si ignoblement trompé : il s’emparera du Paradis ! « Je serai comme Dieu ! » crie-t-il.
Devant un tel blasphème, l’autre archange se dresse. Une formidable clameur d’indignation retentit, ébranlant les cieux. Clameur que l’on pourrait traduire dans notre langage humain par : « Qui ose se prétendre l’égal de Dieu !? Qui est comme Dieu !? » – ce qui en hébreu se dit « Mi-ka-ël ?! »
Il y eut une grande bataille : d’un côté, des anges infidèles, rangés derrière l’Ennemi car voulant eux aussi leur part de puissance aux côtés de Lucifer. En face, le deuxième archange, qui bénéficiait de moins de puissance, moins de beauté, que Lucifer, armé de sa seule flamme d’Amour, Michaël le Justicier, inondé de lumière divine, fut suivi par deux tiers des anges, restés unis en Dieu. Il vainquit le Diviseur et ses comparses. Les fidèles l’emportèrent sur les rebelles.
Voici le court récit qu’en fait la Bible :
« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, lui l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. » (Apocalypse, 12,7-9.)
Les anges déchus, défigurés par la haine, se sont réfugiés dans les ténèbres. Le Don de Dieu a été en partie gaspillé, perdu. Mais Dieu maintient son projet de Se partager, Se donner le plus possible. « On » ne peut en rester là, une compensation est nécessaire. La trahison et la perte d’un être aussi sublime que Lucifer ne peuvent être comblées que par ''quelque chose'' d’''au moins aussi sublime''. Alors Dieu va créer une multitude d’êtres, une Humanité, qui un jour pourra, si elle le veut, accéder au bonheur éternel, un bonheur et une louange croissant sans cesse, au rythme de leur ''aptitude'' à comprendre.
Et c’est sur chacune de ces créatures humaines, sur toute cette Humanité, que Dieu va déverser à flots l’Amour qui s’était perdu.
Lucifer pressent-il que tout cet Amour, offert à d’autres désormais, ce bonheur éternel dont il va être privé, il en est lui-même à l’origine ! Quelle vexation alors ! Comment ! ? Mais non ! Il ne peut s’être trompé !!? Grâve à lui, une multitude pourrait acquérir la Félicité ? Quelle injustice ! Son sang ne fait qu’un tour. Sa raison se trouve complètement faussée par la haine et l'orgueil. Ses sentiments, désormais, ne seront plus que jalousie envers l’homme, désir de le perdre afin de l’attirer dans l’enfer de ses tourments – et il est suivi de ses anges.
Dès lors, ce nom, « Lucifer », ne peut plus lui être accordé. Il sera appelé Satan – l’Esprit du Mal –, ou plus communément le diable, mot qui signifie diviseur, calomniateur. Il s'attèle à voler à Dieu le plus possible d'âmes.
Bien des choses peuvent paraître difficiles à saisir dans ces évènements, tellement a été inconcevable la tragédie qui s’est jouée dans ce Lieu de Félicité.
Je ne peux comprendre toute la Sagesse du plan de Dieu. Je peux juste comprendre que Lucifer aurait pu résister à la tentation. Beaucoup de choses sont trop profondes pour moi. Pourtant, je crois que deux mots peuvent aider à expliquer beaucoup de choses. Le premier est le libre arbitre : le choix qu’avait Lucifer entre reconnaître qu'il se trompait, ou se révolter. Ce libre arbitre, nous l'avons, nous aussi. Le deuxième mot est l’Amour, l’Amour que Dieu a eu pour toutes ses créatures dès leur création.
Une amie m’a posé un jour cette question : Dieu, dans son infinie miséricorde, ne pouvait-il pardonner à Lucifer ?
Lucifer refuse le pardon
Je m'étais bien sûr déjà fait cette réflexion, mais je n’avais pas pris le temps d’y réfléchir suffisamment, de regrouper tous les éléments de réponse dont je disposais. Cette question est tellement profonde pour l’esprit humain qu’il n’ose trop l’aborder. Je ne trouvai pas tout de suite de réponse qui me satisfasse, je m’approchai que par tâtonnements :
– Peut-être Satan a-t-il vraiment fait quelque chose de terrible ?
– Ou alors – et de plus –, si Dieu n’a pas pu donner Son pardon à Lucifer, c’est peut-être tout simplement que Lucifer n’en a pas voulu.
Et je me souviens qu’en effet Lucifer a toujours continué de prétendre qu’il avait raison sur Dieu : il a eu de moins en moins envie, dans son raisonnement vicié, de demander pardon. Aux injonctions de Michaël, « Adore ! », Lucifer réplique par un entêtement de plus en plus grand.
Combien pourtant l’Amour, à la fois de Dieu, son Père omniprésent (et omnipotent quoi qu’on en dise, mais toujours respectueux du libre arbitre de Ses créatures, car les anges et les hommes ne sont pas des zombies adorateurs, sans conscience ni discernement, mais des êtres créés par amour, et pour l’amour. On ne peut aimer qu’en toute connaissance de cause, de tout son cœur et de tout son esprit). Combien donc l'Amour du Père pour lui avait été immense et gratuit.
Combien aussi l’Amour, de son frère Michaël aussi, a-t-il tenté de ramener le plus beau des archanges la raison.
Mais Lucifer a nié de toutes ses forces que Dieu était Sagesse infinie, Omniscience, omnipotence. Essayons de nous rendre compte : il se croit vraiment supérieur à son Créateur dans l’unique but de satisfaire son amour de lui-même, oubliant l’extraordinaire Amour que Dieu a eu pour lui en le faisant le plus beau de tous les anges.
Tout au long de sa révolte, il lui est devenu de plus en plus inconcevable de croire que Dieu puisse lui pardonner. Jusqu’au dénouement terrible, l’issue fatale.
Pourtant, si quelque temps avant la fin… s’il avait encore voulu, s’il avait pu… Mais il était parvenu à un trop grand degré de haine, de dégoût de lui-même. Il avait déjà usé de son libre arbitre, dans le mauvais sens. Il n’aurait jamais dû faire ce choix. Mais il l’a fait.
Et sa capacité à haïr allait dorénavant se mesurer à l’aune de son ancienne capacité à aimer.
Il ne m’est pas possible avec mes pensées humaines, mes manques spirituels, de comprendre toute la grandeur du projet de Dieu pour moi, l’Amour et l’Intelligence dont Il a fait preuve pour Ses créatures. Mais je peux quand même imaginer que ce doit être un projet extraordinaire.
Je peux mieux comprendre, aussi, pourquoi Dieu ne nous avait pas créés, en même temps que Lucifer, aussi beaux que lui. Car nous savons maintenant que la tentation eût été grande, pour nous aussi, de nous croire supérieurs au Créateur.
Tandis que lorsque nous posséderons le bonheur, acquis au prix de dures luttes terrestres contre le Mal, nous en connaîtrons le prix. Il nous en coûterait beaucoup trop alors de faire un faux pas. Nous aurons tellement mérité notre bonheur, que nous ne voudrons plus le lâcher.
Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’un jour, nous devenions encore plus resplendissants que ne l’était, à l’origine, le plus beau des archanges, puisque par nos efforts quotidiens nous aurons acquis quelque mérite, ayant acquis un peu de la connaissance du Bien et du Mal.
On ne peut pas dire que Dieu ait souhaité l’arrivée du Mal. Le Mal est venu par Lucifer. On peut juste dire que l’ange et l’homme possèdent un libre arbitre, que ce ne sont pas des esclaves ou des robots, et que c’est à eux (à nous maintenant) de choisir entre le Bien et le Mal, entre la l'éternité dans la louange et l'adoration, ou les ténèbres de l’enfer. Les anges ont choisi. Certains ont fait le bon choix, d’autres non.
Maintenant, nous devons choisir nous aussi.
Nous pouvons voir, par la révolte de Lucifer, le grand malheur que pourrait engendrer dans notre âme un premier non vigoureux et conscient. Mais aussi, nous enseigne sœur Emmanuel à Medjugorje, tous les petits non se répétant deviennent de plus en plus automatiques et inconscients, accélérant le processus de la séparation.
Pourtant, il est toujours temps de revenir sur notre décision. Parfois, à l’occasion d’un drame, ou lorsqu’on a frôlé la mort par exemple, un flash peut provoquer un déclic, amorcer un changement de comportement ; face à la mort, face à la vie. Il vaut mieux bien sûr ne pas attendre qu’un tel drame arrive, qui peut tout aussi bien ne jamais se produire. Si en effet nous nous laissons trop emporter par le tourbillon de la vie et les idées négatives si répandues et contagieuses, le changement de cap sera de plus en plus difficile, et peut-être même, un jour, impossible.
Le Mal est venu dans le monde parce qu’un jour, le plus beau des archanges a commencé à penser que Dieu se trompait. Puis cet archange s’est cru plus intelligent que Dieu. Enfin cet archange a cru de moins en moins, jusqu’à la chute finale, que Dieu pourrait jamais lui pardonner sa révolte.
Je crois qu’on peut regarder l’histoire de la venue du mal comme une leçon à maints égards.
La miséricorde de Dieu envers ses créatures est infinie : il n’est pas allé jusqu’à nous faire aussi beaux que Lucifer, non. Il a fait mieux : Il s'est abaissé, Lui le Fils de Dieu, le ''Désiré des Collines éternelles'', s’incarnant et acceptant de mourir sous les coups, les injures et les humiliations, nous montrant ainsi à quel point Il aime Ses enfants.
Malgré la trahison de Lucifer, qui avait été la plus belle de Ses créatures, le Père n’est pas revenu sur Sa décision de leur faire confiance. Il continue à vouloir Se donner. Et, si on Lui demande en conscience, Il nous pardonne toujours le mal qu’on a pu faire.
L’homme, créature divine, à force de chutes, mais aussi de preuves de l’infinie miséricorde de Son Créateur, à force d'oser la confiance en l’Amour, à force d’espérer, de persévérer, trouvera un jour la paix, la joie, et la plénitude de l’Amour. Il sera bien obligé, alors, de témoigner aussi de Son infinie Sagesse.
Dieu ne s’ennuie pas, on ne s’ennuie pas quand on est Tout Amour. Ce n’est pas par ennui que Dieu a créé les anges, et les hommes. Mais, dans Sa soif de Don, Il a voulu tout donner – jusqu’à Lui-même.
Il y a deux mille ans, Dieu descend sur terre en la Personne du Fils.
Il y accomplit un énorme, fabuleux, incroyable sauvetage : mourir pour des hommes qui le haïssent.
Un rapprochement avec le Crucifiement est utile et nécessaire : en refusant de croire, souvent, en Son Amour pour nous, en Sa miséricorde après l’avoir blessé, c’est aussi nous qui le crucifions un peu chaque jour.
Et je crois que le sacrement d’eucharistie symbolise notre acceptation du sacrifice de Jésus : en avalant l’hostie – le corps du Christ – nous acceptons que Dieu se soit laissé crucifier pour nous sauver – nous incorporons son corps, nous ''ingérons l'instant de sa crucifixion''. Et ce faisant, c’est l’Esprit de Jésus, Son Esprit d’Amour, qui entre en nous.
On peut bien sûr se poser une infinité de questions : par exemple, pourquoi Dieu n’a-t-il pas créé Lucifer un peu moins beau, moins puissant ?
Alors il ne se serait pas révolté. Mais quand on est Dieu, on ne fait pas dans la demi-mesure. On se donne Pleinement. Ainsi, Jésus, le Fils de Dieu fait homme, a-t-il accepté de donner sa vie pour nous sur la Croix. Ce faisant il a souffert mille morts, endurant ce qu’aucun humain ne pourra jamais souffrir, tant sa nature divine, sa force de vie, était incarnée dans sa nature humaine.
À Gethsémani, il dit à ses disciples : « Mon âme est triste à en mourir. » Il a déjà accepté de mourir. Son corps et son âme sont dans une si parfaite union que son âme, son âme d’homme, de Juste, devant tant d’injustice humaine, est triste à en mourir. Une grande angoisse le saisit, car il sait quelle indicible souffrance il va devoir subir pour permettre notre salut. Fasse Dieu que nous ne l’oublions jamais !
Puis il a prié ainsi (Matthieu, 26, 39) : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi. Pourtant, non pas comme je veux, mais comme Tu veux ! » L'homme Jésus a voulu laisser Dieu parler en lui, luttant de toutes ses forces contre sa formidable puissance de vie.
S’étant livré lui-même, il est désormais livré à lui-même, il ne se veut plus qu’homme, en témoignage pour nous. Il accepte la mort physique, l'homme Jésus renonce alors au recours à la puissance divine. Son humanité se sent abandonnée comme elle ne l’a jamais été : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ici, c’est notre semblable, qui parle).
Cette question formidable, qui paraît paradoxale, nous donne force d'espérer et courage : nous nous la sommes parfois posée, sans en connaître la réponse. Or nous savons que Jésus, le Christ, est retourné au Père. C’est seulement son humanité qui, sur la croix, mourait, avant, trois jours plus tard, de ressusciter dans la gloire.
Nous nous interrogeons parfois. C’est humain. Mais ne faisons pas comme Lucifer, ne laissons pas trop de doutes s’insinuer dans notre esprit. Il faut toujours en revenir à la crucifixion, librement acceptée par Jésus, qui est la plus grande preuve d’Amour que Dieu pouvait nous donner. On peut toujours, tant qu’on n’est pas converti, se poser mille questions : « Pourquoi les guerres ? Pourquoi le mal ?... » Mais c’est le libre arbitre des hommes ! Et les hommes en font ce qu’ils veulent. Lucifer a utilisé son libre arbitre, à sa façon. Nous savons, maintenant, ce qu’il ne faut pas faire.
Souvent nous faisons du mal à nos frères, Ses enfants. Toutes ces injustices, qui petit à petit, mises bout à bout, provoquent un jour ou l’autre des famines et des guerres jusqu’à l’autre bout du monde, ne sont-ils pas un grave préjudice infligé à l’Humanité ?
Souvenons-nous que Dieu des vivants, en la Personne de Son Fils, s'est chargé de toutes nos fautes. Il nous a pardonnés une fois pour toutes, en donnant Sa vie sur la Croix. À nous d’accepter, ou de ne pas accepter, qu’Il nous redonne vie après chacun de nos éloignements.
La troisième chance de la créature
Épilogue provisoire à cette si divine et si humaine aventure.
1) Les anges furent la première création du Père. Un tiers se révoltèrent, et sombrèrent.
2) Dieu créa le premier homme et la première femme.
Il n’est pas question ici de rejeter la théorie de l’évolution des espèces. Mais on peut tout à fait imaginer par exemple que le Créateur, à un moment choisi par lui, ait insufflé une âme à des créatures qui n’étaient pas encore spirituelles, pas encore tout à fait des humains. D'excellents livres peuvent nous aider à pour y voir plus clair dans l’histoire des premiers hommes (notamment, par exemple, à ce tout début de l’humanité où l’être humain était encore très pur, ce qui pouvait exclure la notion d’inceste et donc de tare).
3) Assoiffé de connaissance, le premier couple humain désobéit à Dieu.
Le Père permet que ces premiers humains, désobéissants mais qui avaient été influencés, aient une descendance : nous-mêmes. Nous sommes la troisième chance. Et nous avons gagné le gros lot.
La balle est maintenant dans notre camp.
Il semble que ce soit à nous de jouer.
Source : Anne Bernet, ENQUÊTE SUR LES ANGES, Libraire académique Perrin, 1997. (L'auteure, informée il y a une dizaine d'années que je souhaitais publier ce résumé,
ne s'y est pas opposée).Je m’en suis beaucoup inspiré pour tenter de faire le résumé d’une partie qui m’a passionné, intitulée « Guerre civile au Paradis ». Mais un résumé passe sous silence beaucoup de choses, parfois très importantes. Surtout dans ce cas précis, où de nombreuses explications seraient utiles pour la bonne compréhension. Le thème trairé est, à mon sens, des plus graves, pour nous les hommes : Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Qu’elle est grave, cette question si souvent posée par nos semblables. Et à laquelle il est si mal répondu. Je ne saurais trop conseiller la lecture de ce livre, qui à mon sens y répond parfaitement.
Il constitue une synthèse très riche de ce qu’enseignent les Saintes Écritures et la théologie à propos des anges. C’est une formidable mine de renseignements, qui s’appuie sur l’enseignement de l’Église catholique. Un recueil des révélations faites aux grands prophètes, Isaïe, Ézéchiel, et aux grands mystiques, comme saint Thomas d’Aquin, saint Augustin, auteurs respectivement de la ''Somme théologique'' et de ''La cité de Dieu''. Tous ont apporté leur témoignage sur le mystère des origines.
J’espère ne pas avoir trop trahi la Vérité, ni la pensée de l’auteur, d’autant que j’ai ajouté quelques réflexions personnelles.
Ce texte ne prétend donc pas transmettre une vérité théologique, même s’il a tenté de le faire. Mon but a été, surtout, de donner des pistes de réflexion. Au fur et à mesure que je l’écrivais, il acquérait un intérêt beaucoup plus personnel : il me permettait de méditer sur un thème si mystérieux, si important, en enrichissant ma compréhension de la vie, et surtout de Dieu.
Les Anges
L’Éternel avait créé les anges, sublimes créatures purement spirituelles qui Le louaient, puisqu'auparavant elles n'étaient rien.
L'Éternel créa aussi des anges supérieurs appelés archanges. Lucifer était le plus beau de ces archanges. Il était vraiment d’une Beauté extraordinaire. Il lui avait été aussi donné plus de puissance, plus de connaissance, qu'à tous les autres anges. Pourtant, il ne possédait pas toute la connaissance. Les anges, de tout leur Amour, louaient Dieu.
La révolte de Lucifer
Puis, la multitude des anges connurent que l'Éternel allait créer d’autres créatures, faites de chair cette fois, et irait même jusqu’à S’incarner en un être qui ne serait pas seulement pur esprit, mais aussi chair périssable. Lucifer ne put comprendre pourquoi l'Être Suprême S'abaisserait, S'humilierait ainsi. Et quand il eut une vision de la Vierge Marie et du Fils de l'Homme – Jésus –, il eût fallu qu'il se prosternât devant elle, qu’il adorât Dieu qui s’humiliait ainsi. Il commit alors l'erreur de commencer à croire que, peut-être, le Créateur était en train de Se tromper.
En même temps, il se demanda s’il ne commettrait pas une énorme erreur en se révoltant contre Dieu, mais, déjà, un doute sur la Sagesse de Dieu s’était insinué dans son esprit.
Ce que voyant, un autre archange, son lieutenant, à plusieurs reprises l’adjura : « Adore Lucifer ! Adore ! » Cette injonction, Lucifer ne la supporta pas. Quoi ! Il était la plus parfaite des créatures, la plus belle, la plus savante, et son subalterne lui donnait des ordres ? Jamais ! Plutôt rester seul, avec toute sa Beauté – du moins crut-il qu’il pourrait la conserver –, que de rester au côté d’un Dieu qui Se trompait. Il pressentit bien que, en se séparant de Dieu, les conséquences pouvaient être terribles. Peut-être plongerait-il alors dans le grand vide ? Mais alors, il se regarda lui-même. Et il fut ébloui par sa propre beauté. Il se détourna de son Créateur.
S’aimant lui-même, il décida qu’il resterait, éternellement, dans sa propre contemplation. Et ce, quelles qu’en soient les conséquences. Il avait fait usage son libre arbitre, et ne voulut pas – ne voulut jamais – changer d’avis. Il fut même séduit par son erreur, qui bizarrement lui parut très belle, plus belle que tout.
Cet immense orgueil, cette faute sans nom envers le Don total et la Justice, le plongèrent dans un gouffre de ruine, de perdition et de laideur. Qui l'épouvanta. Il eût souhaité mourir, mais un ange, créature spirituelle, ne peut mourir. À cette affreuse angoisse, cette intolérable douleur, il ne put faire face que par la haine, une haine infinie. Et son orgueil incommensurable lui fit nier sa faute. À partir de ce moment, sa logique, malade, s’inverse : il prétend que c’est Dieu qui l’a trompé.
Ah ! Ainsi, Dieu s’était moqué de lui ! Alors lui vient le désir de se venger d’un Dieu qui l’a si ignoblement trompé : il s’emparera du Paradis ! « Je serai comme Dieu ! » crie-t-il.
Devant un tel blasphème, l’autre archange se dresse. Une formidable clameur d’indignation retentit, ébranlant les cieux. Clameur que l’on pourrait traduire dans notre langage humain par : « Qui ose se prétendre l’égal de Dieu !? Qui est comme Dieu !? » – ce qui en hébreu se dit « Mi-ka-ël ?! »
Il y eut une grande bataille : d’un côté, des anges infidèles, rangés derrière l’Ennemi car voulant eux aussi leur part de puissance aux côtés de Lucifer. En face, le deuxième archange, qui bénéficiait de moins de puissance, moins de beauté, que Lucifer, armé de sa seule flamme d’Amour, Michaël le Justicier, inondé de lumière divine, fut suivi par deux tiers des anges, restés unis en Dieu. Il vainquit le Diviseur et ses comparses. Les fidèles l’emportèrent sur les rebelles.
Voici le court récit qu’en fait la Bible :
« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, lui l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. » (Apocalypse, 12,7-9.)
Les anges déchus, défigurés par la haine, se sont réfugiés dans les ténèbres. Le Don de Dieu a été en partie gaspillé, perdu. Mais Dieu maintient son projet de Se partager, Se donner le plus possible. « On » ne peut en rester là, une compensation est nécessaire. La trahison et la perte d’un être aussi sublime que Lucifer ne peuvent être comblées que par ''quelque chose'' d’''au moins aussi sublime''. Alors Dieu va créer une multitude d’êtres, une Humanité, qui un jour pourra, si elle le veut, accéder au bonheur éternel, un bonheur et une louange croissant sans cesse, au rythme de leur ''aptitude'' à comprendre.
Et c’est sur chacune de ces créatures humaines, sur toute cette Humanité, que Dieu va déverser à flots l’Amour qui s’était perdu.
Lucifer pressent-il que tout cet Amour, offert à d’autres désormais, ce bonheur éternel dont il va être privé, il en est lui-même à l’origine ! Quelle vexation alors ! Comment ! ? Mais non ! Il ne peut s’être trompé !!? Grâve à lui, une multitude pourrait acquérir la Félicité ? Quelle injustice ! Son sang ne fait qu’un tour. Sa raison se trouve complètement faussée par la haine et l'orgueil. Ses sentiments, désormais, ne seront plus que jalousie envers l’homme, désir de le perdre afin de l’attirer dans l’enfer de ses tourments – et il est suivi de ses anges.
Dès lors, ce nom, « Lucifer », ne peut plus lui être accordé. Il sera appelé Satan – l’Esprit du Mal –, ou plus communément le diable, mot qui signifie diviseur, calomniateur. Il s'attèle à voler à Dieu le plus possible d'âmes.
Bien des choses peuvent paraître difficiles à saisir dans ces évènements, tellement a été inconcevable la tragédie qui s’est jouée dans ce Lieu de Félicité.
Je ne peux comprendre toute la Sagesse du plan de Dieu. Je peux juste comprendre que Lucifer aurait pu résister à la tentation. Beaucoup de choses sont trop profondes pour moi. Pourtant, je crois que deux mots peuvent aider à expliquer beaucoup de choses. Le premier est le libre arbitre : le choix qu’avait Lucifer entre reconnaître qu'il se trompait, ou se révolter. Ce libre arbitre, nous l'avons, nous aussi. Le deuxième mot est l’Amour, l’Amour que Dieu a eu pour toutes ses créatures dès leur création.
Une amie m’a posé un jour cette question : Dieu, dans son infinie miséricorde, ne pouvait-il pardonner à Lucifer ?
Lucifer refuse le pardon
Je m'étais bien sûr déjà fait cette réflexion, mais je n’avais pas pris le temps d’y réfléchir suffisamment, de regrouper tous les éléments de réponse dont je disposais. Cette question est tellement profonde pour l’esprit humain qu’il n’ose trop l’aborder. Je ne trouvai pas tout de suite de réponse qui me satisfasse, je m’approchai que par tâtonnements :
– Peut-être Satan a-t-il vraiment fait quelque chose de terrible ?
– Ou alors – et de plus –, si Dieu n’a pas pu donner Son pardon à Lucifer, c’est peut-être tout simplement que Lucifer n’en a pas voulu.
Et je me souviens qu’en effet Lucifer a toujours continué de prétendre qu’il avait raison sur Dieu : il a eu de moins en moins envie, dans son raisonnement vicié, de demander pardon. Aux injonctions de Michaël, « Adore ! », Lucifer réplique par un entêtement de plus en plus grand.
Combien pourtant l’Amour, à la fois de Dieu, son Père omniprésent (et omnipotent quoi qu’on en dise, mais toujours respectueux du libre arbitre de Ses créatures, car les anges et les hommes ne sont pas des zombies adorateurs, sans conscience ni discernement, mais des êtres créés par amour, et pour l’amour. On ne peut aimer qu’en toute connaissance de cause, de tout son cœur et de tout son esprit). Combien donc l'Amour du Père pour lui avait été immense et gratuit.
Combien aussi l’Amour, de son frère Michaël aussi, a-t-il tenté de ramener le plus beau des archanges la raison.
Mais Lucifer a nié de toutes ses forces que Dieu était Sagesse infinie, Omniscience, omnipotence. Essayons de nous rendre compte : il se croit vraiment supérieur à son Créateur dans l’unique but de satisfaire son amour de lui-même, oubliant l’extraordinaire Amour que Dieu a eu pour lui en le faisant le plus beau de tous les anges.
Tout au long de sa révolte, il lui est devenu de plus en plus inconcevable de croire que Dieu puisse lui pardonner. Jusqu’au dénouement terrible, l’issue fatale.
Pourtant, si quelque temps avant la fin… s’il avait encore voulu, s’il avait pu… Mais il était parvenu à un trop grand degré de haine, de dégoût de lui-même. Il avait déjà usé de son libre arbitre, dans le mauvais sens. Il n’aurait jamais dû faire ce choix. Mais il l’a fait.
Et sa capacité à haïr allait dorénavant se mesurer à l’aune de son ancienne capacité à aimer.
Il ne m’est pas possible avec mes pensées humaines, mes manques spirituels, de comprendre toute la grandeur du projet de Dieu pour moi, l’Amour et l’Intelligence dont Il a fait preuve pour Ses créatures. Mais je peux quand même imaginer que ce doit être un projet extraordinaire.
Je peux mieux comprendre, aussi, pourquoi Dieu ne nous avait pas créés, en même temps que Lucifer, aussi beaux que lui. Car nous savons maintenant que la tentation eût été grande, pour nous aussi, de nous croire supérieurs au Créateur.
Tandis que lorsque nous posséderons le bonheur, acquis au prix de dures luttes terrestres contre le Mal, nous en connaîtrons le prix. Il nous en coûterait beaucoup trop alors de faire un faux pas. Nous aurons tellement mérité notre bonheur, que nous ne voudrons plus le lâcher.
Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’un jour, nous devenions encore plus resplendissants que ne l’était, à l’origine, le plus beau des archanges, puisque par nos efforts quotidiens nous aurons acquis quelque mérite, ayant acquis un peu de la connaissance du Bien et du Mal.
On ne peut pas dire que Dieu ait souhaité l’arrivée du Mal. Le Mal est venu par Lucifer. On peut juste dire que l’ange et l’homme possèdent un libre arbitre, que ce ne sont pas des esclaves ou des robots, et que c’est à eux (à nous maintenant) de choisir entre le Bien et le Mal, entre la l'éternité dans la louange et l'adoration, ou les ténèbres de l’enfer. Les anges ont choisi. Certains ont fait le bon choix, d’autres non.
Maintenant, nous devons choisir nous aussi.
Nous pouvons voir, par la révolte de Lucifer, le grand malheur que pourrait engendrer dans notre âme un premier non vigoureux et conscient. Mais aussi, nous enseigne sœur Emmanuel à Medjugorje, tous les petits non se répétant deviennent de plus en plus automatiques et inconscients, accélérant le processus de la séparation.
Pourtant, il est toujours temps de revenir sur notre décision. Parfois, à l’occasion d’un drame, ou lorsqu’on a frôlé la mort par exemple, un flash peut provoquer un déclic, amorcer un changement de comportement ; face à la mort, face à la vie. Il vaut mieux bien sûr ne pas attendre qu’un tel drame arrive, qui peut tout aussi bien ne jamais se produire. Si en effet nous nous laissons trop emporter par le tourbillon de la vie et les idées négatives si répandues et contagieuses, le changement de cap sera de plus en plus difficile, et peut-être même, un jour, impossible.
Le Mal est venu dans le monde parce qu’un jour, le plus beau des archanges a commencé à penser que Dieu se trompait. Puis cet archange s’est cru plus intelligent que Dieu. Enfin cet archange a cru de moins en moins, jusqu’à la chute finale, que Dieu pourrait jamais lui pardonner sa révolte.
Je crois qu’on peut regarder l’histoire de la venue du mal comme une leçon à maints égards.
La miséricorde de Dieu envers ses créatures est infinie : il n’est pas allé jusqu’à nous faire aussi beaux que Lucifer, non. Il a fait mieux : Il s'est abaissé, Lui le Fils de Dieu, le ''Désiré des Collines éternelles'', s’incarnant et acceptant de mourir sous les coups, les injures et les humiliations, nous montrant ainsi à quel point Il aime Ses enfants.
Malgré la trahison de Lucifer, qui avait été la plus belle de Ses créatures, le Père n’est pas revenu sur Sa décision de leur faire confiance. Il continue à vouloir Se donner. Et, si on Lui demande en conscience, Il nous pardonne toujours le mal qu’on a pu faire.
L’homme, créature divine, à force de chutes, mais aussi de preuves de l’infinie miséricorde de Son Créateur, à force d'oser la confiance en l’Amour, à force d’espérer, de persévérer, trouvera un jour la paix, la joie, et la plénitude de l’Amour. Il sera bien obligé, alors, de témoigner aussi de Son infinie Sagesse.
Dieu ne s’ennuie pas, on ne s’ennuie pas quand on est Tout Amour. Ce n’est pas par ennui que Dieu a créé les anges, et les hommes. Mais, dans Sa soif de Don, Il a voulu tout donner – jusqu’à Lui-même.
Il y a deux mille ans, Dieu descend sur terre en la Personne du Fils.
Il y accomplit un énorme, fabuleux, incroyable sauvetage : mourir pour des hommes qui le haïssent.
Un rapprochement avec le Crucifiement est utile et nécessaire : en refusant de croire, souvent, en Son Amour pour nous, en Sa miséricorde après l’avoir blessé, c’est aussi nous qui le crucifions un peu chaque jour.
Et je crois que le sacrement d’eucharistie symbolise notre acceptation du sacrifice de Jésus : en avalant l’hostie – le corps du Christ – nous acceptons que Dieu se soit laissé crucifier pour nous sauver – nous incorporons son corps, nous ''ingérons l'instant de sa crucifixion''. Et ce faisant, c’est l’Esprit de Jésus, Son Esprit d’Amour, qui entre en nous.
On peut bien sûr se poser une infinité de questions : par exemple, pourquoi Dieu n’a-t-il pas créé Lucifer un peu moins beau, moins puissant ?
Alors il ne se serait pas révolté. Mais quand on est Dieu, on ne fait pas dans la demi-mesure. On se donne Pleinement. Ainsi, Jésus, le Fils de Dieu fait homme, a-t-il accepté de donner sa vie pour nous sur la Croix. Ce faisant il a souffert mille morts, endurant ce qu’aucun humain ne pourra jamais souffrir, tant sa nature divine, sa force de vie, était incarnée dans sa nature humaine.
À Gethsémani, il dit à ses disciples : « Mon âme est triste à en mourir. » Il a déjà accepté de mourir. Son corps et son âme sont dans une si parfaite union que son âme, son âme d’homme, de Juste, devant tant d’injustice humaine, est triste à en mourir. Une grande angoisse le saisit, car il sait quelle indicible souffrance il va devoir subir pour permettre notre salut. Fasse Dieu que nous ne l’oublions jamais !
Puis il a prié ainsi (Matthieu, 26, 39) : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi. Pourtant, non pas comme je veux, mais comme Tu veux ! » L'homme Jésus a voulu laisser Dieu parler en lui, luttant de toutes ses forces contre sa formidable puissance de vie.
S’étant livré lui-même, il est désormais livré à lui-même, il ne se veut plus qu’homme, en témoignage pour nous. Il accepte la mort physique, l'homme Jésus renonce alors au recours à la puissance divine. Son humanité se sent abandonnée comme elle ne l’a jamais été : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ici, c’est notre semblable, qui parle).
Cette question formidable, qui paraît paradoxale, nous donne force d'espérer et courage : nous nous la sommes parfois posée, sans en connaître la réponse. Or nous savons que Jésus, le Christ, est retourné au Père. C’est seulement son humanité qui, sur la croix, mourait, avant, trois jours plus tard, de ressusciter dans la gloire.
Nous nous interrogeons parfois. C’est humain. Mais ne faisons pas comme Lucifer, ne laissons pas trop de doutes s’insinuer dans notre esprit. Il faut toujours en revenir à la crucifixion, librement acceptée par Jésus, qui est la plus grande preuve d’Amour que Dieu pouvait nous donner. On peut toujours, tant qu’on n’est pas converti, se poser mille questions : « Pourquoi les guerres ? Pourquoi le mal ?... » Mais c’est le libre arbitre des hommes ! Et les hommes en font ce qu’ils veulent. Lucifer a utilisé son libre arbitre, à sa façon. Nous savons, maintenant, ce qu’il ne faut pas faire.
Souvent nous faisons du mal à nos frères, Ses enfants. Toutes ces injustices, qui petit à petit, mises bout à bout, provoquent un jour ou l’autre des famines et des guerres jusqu’à l’autre bout du monde, ne sont-ils pas un grave préjudice infligé à l’Humanité ?
Souvenons-nous que Dieu des vivants, en la Personne de Son Fils, s'est chargé de toutes nos fautes. Il nous a pardonnés une fois pour toutes, en donnant Sa vie sur la Croix. À nous d’accepter, ou de ne pas accepter, qu’Il nous redonne vie après chacun de nos éloignements.
La troisième chance de la créature
Épilogue provisoire à cette si divine et si humaine aventure.
1) Les anges furent la première création du Père. Un tiers se révoltèrent, et sombrèrent.
2) Dieu créa le premier homme et la première femme.
Il n’est pas question ici de rejeter la théorie de l’évolution des espèces. Mais on peut tout à fait imaginer par exemple que le Créateur, à un moment choisi par lui, ait insufflé une âme à des créatures qui n’étaient pas encore spirituelles, pas encore tout à fait des humains. D'excellents livres peuvent nous aider à pour y voir plus clair dans l’histoire des premiers hommes (notamment, par exemple, à ce tout début de l’humanité où l’être humain était encore très pur, ce qui pouvait exclure la notion d’inceste et donc de tare).
3) Assoiffé de connaissance, le premier couple humain désobéit à Dieu.
Le Père permet que ces premiers humains, désobéissants mais qui avaient été influencés, aient une descendance : nous-mêmes. Nous sommes la troisième chance. Et nous avons gagné le gros lot.
La balle est maintenant dans notre camp.
Il semble que ce soit à nous de jouer.
Source : Anne Bernet, ENQUÊTE SUR LES ANGES, Libraire académique Perrin, 1997. (L'auteure, informée il y a une dizaine d'années que je souhaitais publier ce résumé,
Dernière édition par PierreP le Jeu 2 Juin 2011 - 4:15, édité 3 fois (Raison : Texte justifié)
Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
FASCINANT votre écrit sur Lucifer et le mal ainsi que Dieu AMOUR!
salutations fraternelles,
Yossi.
salutations fraternelles,
Yossi.
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Remercions Anne Bernet !
Hello Yossi. Oui, cette bouleversante synthèse, par Anne Bernet, des éléments primordiaux du Projet de Dieu, m’avait passionné et enchanté, elle m’avait permis d’entrer dans une meilleure compréhension du Projet de Dieu pour Chacun d’entre nous. Je m’étais empressé d’acheter l’ouvrage (!) après une interview de l’auteur sur Radio Notre-Dame.yossi08 a écrit:FASCINANT votre écrit sur Lucifer et le mal ainsi que Dieu AMOUR!
salutations fraternelles,
Yossi.
Lorsque j’en parle autour de moi à des personnes fiables, en randonnée ou même au travail, il m'arrive d'en avoir la chair de poule. Je crois que ce travail de madame Anne Bernet peut être le fondement d’une véritable réflexion philosophique – et théologique évidemment. C'est pourquoi j'ai voulu en témoigner ici. Je suis heureux que comme moi vous ayez pu l’apprécier. Bien Fraternellement.
Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Cher Pierre.
je vous conseille la lecture dans la Bible (Ezechiel 28:11 à 19),vous y trouverez le récit d'un être tres ''particulier''et son ''histoire''
en voici le début:''Ainsi parle le Seigneur Yaweh,tu étais le sceau de la perfection,plein de sagesse et parfait en beauté.Tu étais en Eden,dans un jardin de Dieu;tu étais couvert de pierres précieuses,sardoine,topaze....
....tu étais le chérubin oint pour me protéger...ect...
Prenez le temps de lire ces versets ils sont édifiants.
Fraternellement à vous,
Yossi.
je vous conseille la lecture dans la Bible (Ezechiel 28:11 à 19),vous y trouverez le récit d'un être tres ''particulier''et son ''histoire''
en voici le début:''Ainsi parle le Seigneur Yaweh,tu étais le sceau de la perfection,plein de sagesse et parfait en beauté.Tu étais en Eden,dans un jardin de Dieu;tu étais couvert de pierres précieuses,sardoine,topaze....
....tu étais le chérubin oint pour me protéger...ect...
Prenez le temps de lire ces versets ils sont édifiants.
Fraternellement à vous,
Yossi.
yossi08- Avec l'Archange Gabriel
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Edifiant...
... en effet, je ne connaissais pas ces versets.yossi08 a écrit:Cher Pierre.
je vous conseille la lecture dans la Bible (Ezechiel 28:11 à 19),vous y trouverez le récit d'un être tres ''particulier''et son ''histoire''
en voici le début:''Ainsi parle le Seigneur Yaweh,tu étais le sceau de la perfection,plein de sagesse et parfait en beauté.Tu étais en Eden,dans un jardin de Dieu;tu étais couvert de pierres précieuses,sardoine,topaze....
....tu étais le chérubin oint pour me protéger...ect...
Prenez le temps de lire ces versets ils sont édifiants.
Fraternellement à vous,
Yossi.
A Bientôt
Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Merci pour ce partage intéressant et instructif.
Pour ma part, je suis convaincue que satan demande à être délivré de son péché d'orgueil qui a généré tout le mal et la mort ; tout en lui est "morts" et nul être ne peut l'aimer car il est la cause de tous les maux. Le Saint-Esprit Seul peut le délivrer de l'enfer, donc nous ses proies, par la Compassion-Amour Pur du Christ en nous.
Sa fin étant proche, il se débat avec violence dans un dernier soubresaut compulsif --- mais--- lorsqu'il sera délivré, il sera rendu à sa première demeure, la Lumière d'Amour Originelle Eternelle.
L'Amour est le seul remède à tous les maux, à nous d'oeuvrer à sa délivrance, par le Coeur Immaculé de Dieu, le Coeur de Christ et Marie en nous.
Pour ma part, je suis convaincue que satan demande à être délivré de son péché d'orgueil qui a généré tout le mal et la mort ; tout en lui est "morts" et nul être ne peut l'aimer car il est la cause de tous les maux. Le Saint-Esprit Seul peut le délivrer de l'enfer, donc nous ses proies, par la Compassion-Amour Pur du Christ en nous.
Sa fin étant proche, il se débat avec violence dans un dernier soubresaut compulsif --- mais--- lorsqu'il sera délivré, il sera rendu à sa première demeure, la Lumière d'Amour Originelle Eternelle.
L'Amour est le seul remède à tous les maux, à nous d'oeuvrer à sa délivrance, par le Coeur Immaculé de Dieu, le Coeur de Christ et Marie en nous.
Invité- Invité
Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Chère Anne-Onime,
malgré vos voeux pieux,LA PAROLE de DIEU,LA SAINTE BIBLE qui ne se trompe jamais et ne trompe personne!!!
Promet à Satan,et ceux qui l'aurons suivis L'ETANG DE FEU ET DE SOUFFRE,LA SECONDE MORT!
JE VOUS EN PRIE LISEZ LA BIBLE!
Bien à vous!
Yossi.
malgré vos voeux pieux,LA PAROLE de DIEU,LA SAINTE BIBLE qui ne se trompe jamais et ne trompe personne!!!
Promet à Satan,et ceux qui l'aurons suivis L'ETANG DE FEU ET DE SOUFFRE,LA SECONDE MORT!
JE VOUS EN PRIE LISEZ LA BIBLE!
Bien à vous!
Yossi.
yossi08- Avec l'Archange Gabriel
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Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Chère Aneonime,
Détrompez-vous, le démon et ses satellites sont irrévocablement fixés dans leur damnation de la même manière que tous les damnés qui iront malheureusement les rejoindre à cause de leur vie, le seront également. Relisez ce que dit Notre Seigneur lui-même quand il parle de l'enfer : "un feu qui ne s'éteint jamais"
Au départ de son existence, chaque âme possède le libre arbitre et les choix qui seront les siens détermineront pour toujours ce que sera son devenir dans l'autre monde. Passée le seuil de la mort, en route vers l'éternité, l'âme sera fixée définitivement, le Ciel ou l'enfer, mais dans l'un comme dans l'autre cas, il n'y aura pas possibilité de modifier son état.
Si vous ne me croyez pas, demandez donc à un prêtre sérieux, possédant encore la foi envers ses questions là et vous verrez si ce que je dis ne correspond pas à la réalité.
Bien à vous en Notre Seigneur et Notre-Dame. Antoine
Détrompez-vous, le démon et ses satellites sont irrévocablement fixés dans leur damnation de la même manière que tous les damnés qui iront malheureusement les rejoindre à cause de leur vie, le seront également. Relisez ce que dit Notre Seigneur lui-même quand il parle de l'enfer : "un feu qui ne s'éteint jamais"
Au départ de son existence, chaque âme possède le libre arbitre et les choix qui seront les siens détermineront pour toujours ce que sera son devenir dans l'autre monde. Passée le seuil de la mort, en route vers l'éternité, l'âme sera fixée définitivement, le Ciel ou l'enfer, mais dans l'un comme dans l'autre cas, il n'y aura pas possibilité de modifier son état.
Si vous ne me croyez pas, demandez donc à un prêtre sérieux, possédant encore la foi envers ses questions là et vous verrez si ce que je dis ne correspond pas à la réalité.
Bien à vous en Notre Seigneur et Notre-Dame. Antoine
Antoine- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Oui bien sûr, car si le Paradis est éternel, l'enfer l'est aussi.
C'est à chacun de nous de choisir et de VEILLER, très consciencieusement.
C'est à chacun de nous de choisir et de VEILLER, très consciencieusement.
Re: Pourquoi y a-t-il le Mal ?
Selon la théologie chrétienne, le diable ne saurait se repentir puiqu'en tant qu'ange il avait accés à la connaissance directe et absolue, donc il s'est séparé de Dieu en toute connaissance de cause... "Diable vient de la racine "dia", exprimant la division. Le diable est celui qui divise, désunit. C'est donc un nom commun alors que Dieu est un nom propre qui exprime LE Dieu unique par opposition aux dieux des polytheïsmes. Par contre on dit Satan ou Lucifer, bien que ces noms expriment aussi des noms communs ( Sheitan= l'accusateur, Lucifer=Le porteur de lumière, etc...). |
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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