Football : « Le plus beau but était une passe »
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Football : « Le plus beau but était une passe »
Football : « Le plus beau but était une passe »
À l’heure du mondial, revenir sur ce qu’était l’esprit originel du football, avant qu’il ne soit gangrené par l’argent, n’est pas inutile. Et plusieurs bons livres nous y invitent. Tour d’horizon.
"Qu’on me permette une confidence. L’un des grands joueurs de l’équipe de France mythique des années 80, paroissien de surcroît, me disait la dette éternelle qu’il devait à son curé de village (genre Don Camillo), de lui avoir mis dans les pieds une balle de cuir et inculqué, parfois rudement, les fondements du jeu, quelques principes de loi naturelle et un peu d’Esprit par-dessus le marché… Et il n’est pas le seul. Le pape François n’avait-il pas encore dans sa poche, le jour de son élection, sa carte de socio du club de San Lorenzo de Almagro… ? Alors, pourquoi ne pas en parler ?
Un peu de généalogie pour commencer. Qu’est-ce que le football ? Au commencement, de jeunes aristocrates anglais fixèrent des règles aux soules et autres matchs primitifs de nos villages. Les jeunes lords cherchaient, dans leurs public school, l’idéal du mens sana in corpore sano, mais aussi l’exploit individuel, rechignant à passer le ballon à leurs partenaires. Puis, à la fin du XIXe siècle, les ouvriers leur arrachèrent le ballon et, sous la houlette d’entraîneurs écossais, le transformèrent en un jeu collectif où la passe est reine, au nom, peut-être, de la common decency. Le dribbling game devint le passing game, de « libéral » il devint « socialiste », et il demeure aujourd’hui encore écartelé entre ses deux sources ! La victoire, en 1883, des ouvriers écossais sur les aristocrates anglais en finale de la Coupe d’Angleterre inaugura le football moderne, celui du XXe siècle.
Il devint alors, pour cinquante ans, la « religion laïque du prolétariat », selon l’historien britannique E. Hobsbawm. Il n’est pas hasardeux que tout cela se soit passé au temps de l’achèvement de la Révolution industrielle, splendeur du capitalisme, au moment où l’athlétisme accompagnait le développement des nationalismes. Ceux-ci, et les totalitarismes, perçurent très tôt l’instrumentalisation qu’ils pouvaient en faire, pour asservir les foules. D’ailleurs, le fait même de parler de « sport » indique que l’on a quitté le « monde d’avant », où l’on joutait ou tournoyait. Même les Grecs, grands sportifs, ne concevaient l’agôn que comme un chemin vers la vertu. Aujourd’hui, le jeu a « muté » pour devenir autre chose, jusque dans le plus infime village du Tiers-Monde où deux ou trois gamins tapent dans une balle de chiffons. Il n’est donc pas méprisable de s’interroger pour savoir pourquoi le « ballon au pied » est devenu phénomène universel…
...nous franchissons un niveau supplémentaire. Et Dieu, dans tout ça ? Dieu et le sport, Dieu et le foot, Dieu et l’homme… Le lien n’est pas trop difficile à saisir, au bout de ce petit parcours. Rien de ce qui est humain n’est étranger au Créateur : le corps de l’homme, la famille humaine, ses plaies, ses bosses, ses joies et ses grandeurs. Et il y a tout cela dans le sport, en particulier dans le football, étonnamment. Pour l’anecdote, l’auteur rappelle tout ce que les Jeux olympiques doivent au R.P. Henri Didon (†1900), dominicain, à commencer par leur devise. On nous abreuve de théologie du corps, très bonne chose, mais la réduire à la sexualité étonne. Qui réfléchit au travail manuel aujourd’hui ? Qui pense à son corps, « frère Âne », ce serviteur et compagnon de notre vie terrestre ? Qui cherche à lui donner sa juste place dans sa vie « spirituelle », oserai-je dire à l’évangéliser ?
Éclairer la vie chrétienne par le sport, saint Paul fut le premier : « Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 24-25). L’auteur nous rappelle fort justement, avec le pape Benoît XVI, que « l’homme n’est pas fait pour le confort, mais qu’il est fait pour la grandeur », que l’essence de la vie chrétienne est bien le « combat spirituel » qui vise la « couronne impérissable ». L’excès du volontarisme, du jansénisme est un obstacle à la grâce, il est utile de s’en souvenir. Un christianisme parfois un peu amolli, quelquefois aussi abstrait, déconnecté du réel, peut en tirer d’utiles raisons de sortir de son engourdissement, de reprendre sérieusement l’entraînement, « plus vite, plus haut, plus fort ». Pour équilibrer son propos, il rappelle aussi que le sport, et le rapport à notre corps, doivent rester équilibrés, raisonnables et inscrits dans une perspective de salut.
Allez, souriez. Si vous êtes agacé par mes propos, prenez un ballon et tapez dedans. Vous verrez, ça soulage !"
Pour lire en entier :
https://lanef.net/2018/07/02/football-le-plus-beau-but-est-une-passe/
À l’heure du mondial, revenir sur ce qu’était l’esprit originel du football, avant qu’il ne soit gangrené par l’argent, n’est pas inutile. Et plusieurs bons livres nous y invitent. Tour d’horizon.
"Qu’on me permette une confidence. L’un des grands joueurs de l’équipe de France mythique des années 80, paroissien de surcroît, me disait la dette éternelle qu’il devait à son curé de village (genre Don Camillo), de lui avoir mis dans les pieds une balle de cuir et inculqué, parfois rudement, les fondements du jeu, quelques principes de loi naturelle et un peu d’Esprit par-dessus le marché… Et il n’est pas le seul. Le pape François n’avait-il pas encore dans sa poche, le jour de son élection, sa carte de socio du club de San Lorenzo de Almagro… ? Alors, pourquoi ne pas en parler ?
Un peu de généalogie pour commencer. Qu’est-ce que le football ? Au commencement, de jeunes aristocrates anglais fixèrent des règles aux soules et autres matchs primitifs de nos villages. Les jeunes lords cherchaient, dans leurs public school, l’idéal du mens sana in corpore sano, mais aussi l’exploit individuel, rechignant à passer le ballon à leurs partenaires. Puis, à la fin du XIXe siècle, les ouvriers leur arrachèrent le ballon et, sous la houlette d’entraîneurs écossais, le transformèrent en un jeu collectif où la passe est reine, au nom, peut-être, de la common decency. Le dribbling game devint le passing game, de « libéral » il devint « socialiste », et il demeure aujourd’hui encore écartelé entre ses deux sources ! La victoire, en 1883, des ouvriers écossais sur les aristocrates anglais en finale de la Coupe d’Angleterre inaugura le football moderne, celui du XXe siècle.
Il devint alors, pour cinquante ans, la « religion laïque du prolétariat », selon l’historien britannique E. Hobsbawm. Il n’est pas hasardeux que tout cela se soit passé au temps de l’achèvement de la Révolution industrielle, splendeur du capitalisme, au moment où l’athlétisme accompagnait le développement des nationalismes. Ceux-ci, et les totalitarismes, perçurent très tôt l’instrumentalisation qu’ils pouvaient en faire, pour asservir les foules. D’ailleurs, le fait même de parler de « sport » indique que l’on a quitté le « monde d’avant », où l’on joutait ou tournoyait. Même les Grecs, grands sportifs, ne concevaient l’agôn que comme un chemin vers la vertu. Aujourd’hui, le jeu a « muté » pour devenir autre chose, jusque dans le plus infime village du Tiers-Monde où deux ou trois gamins tapent dans une balle de chiffons. Il n’est donc pas méprisable de s’interroger pour savoir pourquoi le « ballon au pied » est devenu phénomène universel…
...nous franchissons un niveau supplémentaire. Et Dieu, dans tout ça ? Dieu et le sport, Dieu et le foot, Dieu et l’homme… Le lien n’est pas trop difficile à saisir, au bout de ce petit parcours. Rien de ce qui est humain n’est étranger au Créateur : le corps de l’homme, la famille humaine, ses plaies, ses bosses, ses joies et ses grandeurs. Et il y a tout cela dans le sport, en particulier dans le football, étonnamment. Pour l’anecdote, l’auteur rappelle tout ce que les Jeux olympiques doivent au R.P. Henri Didon (†1900), dominicain, à commencer par leur devise. On nous abreuve de théologie du corps, très bonne chose, mais la réduire à la sexualité étonne. Qui réfléchit au travail manuel aujourd’hui ? Qui pense à son corps, « frère Âne », ce serviteur et compagnon de notre vie terrestre ? Qui cherche à lui donner sa juste place dans sa vie « spirituelle », oserai-je dire à l’évangéliser ?
Éclairer la vie chrétienne par le sport, saint Paul fut le premier : « Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 24-25). L’auteur nous rappelle fort justement, avec le pape Benoît XVI, que « l’homme n’est pas fait pour le confort, mais qu’il est fait pour la grandeur », que l’essence de la vie chrétienne est bien le « combat spirituel » qui vise la « couronne impérissable ». L’excès du volontarisme, du jansénisme est un obstacle à la grâce, il est utile de s’en souvenir. Un christianisme parfois un peu amolli, quelquefois aussi abstrait, déconnecté du réel, peut en tirer d’utiles raisons de sortir de son engourdissement, de reprendre sérieusement l’entraînement, « plus vite, plus haut, plus fort ». Pour équilibrer son propos, il rappelle aussi que le sport, et le rapport à notre corps, doivent rester équilibrés, raisonnables et inscrits dans une perspective de salut.
Allez, souriez. Si vous êtes agacé par mes propos, prenez un ballon et tapez dedans. Vous verrez, ça soulage !"
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https://lanef.net/2018/07/02/football-le-plus-beau-but-est-une-passe/
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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