La Politique vue par l'Eglise!!!
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La Politique vue par l'Eglise!!!
Quelle parole d’Eglise en politique ?
S’occuper de politique peut paraître surprenant de la part d’une Eglise qui affirme que « sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Eglise sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes » (Gaudium et Spes 76-3). Et encore plus surprenant lorsque cette Eglise inscrit son action sur le territoire d’une république laïque !
Pour autant, l’Eglise a toujours valorisé le champ politique qu’elle considère comme « le champ de la plus vaste charité, la charité politique » (Pie XI).
Elle affirme, en effet, que le politique est indispensable à la réalisation du bien commun auquel la société civile, dans ses différentes composantes, ne peut parvenir seule. C’est là sa première et pleine justification : « La communauté politique existe pour le bien commun : elle trouve en lui sa pleine justification et sa signification et c’est de lui qu’elle tire l’origine de son droit propre » (GS 74-1). Et pour que cette communauté puisse fonctionner sans « se disloquer » en raison des opinions diverses, il est nécessaire de mettre en place une autorité « qui soit capable d’orienter vers le bien commun les énergies de tous » (GS 74-2). Elle est aussi l’instance nécessaire pour contrôler l’économie, favoriser le vivre ensemble, travailler à plus de justice, maîtriser la violence…
Mais comme institution, l’Eglise garde une certaine distance à l’égard de l’action politique. Reconnaissant qu’elle n’a pas de compétence particulière en la matière, elle s’interdit d’intervenir directement dans les affaires politiques mais se réserve le droit de « porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent » (GS 76-5).
L’Eglise invite en revanche les chrétiens, comme tout citoyen, à s’engager. Elle y voit une manière exigeante de vivre l’engagement chrétien au service des autres (Paul VI) et plus encore, une exigence de la foi (Jean Paul II). C’est le droit et le devoir de chacun de participer à la vie politique. Et aucun motif – pas même les accusations de corruption, luttes de pouvoir, compromission – ne saurait justifier le désintérêt des chrétiens à l’égard de la politique (Jean Paul II). C’est un appel à la responsabilité qui leur est lancé pour, non seulement dénoncer les problèmes, mais s’engager avec d’autres à analyser les situations, discerner les enjeux, proposer des pistes d’action concrètes.
Pour autant, l’Eglise a toujours valorisé le champ politique qu’elle considère comme « le champ de la plus vaste charité, la charité politique » (Pie XI).
Elle affirme, en effet, que le politique est indispensable à la réalisation du bien commun auquel la société civile, dans ses différentes composantes, ne peut parvenir seule. C’est là sa première et pleine justification : « La communauté politique existe pour le bien commun : elle trouve en lui sa pleine justification et sa signification et c’est de lui qu’elle tire l’origine de son droit propre » (GS 74-1). Et pour que cette communauté puisse fonctionner sans « se disloquer » en raison des opinions diverses, il est nécessaire de mettre en place une autorité « qui soit capable d’orienter vers le bien commun les énergies de tous » (GS 74-2). Elle est aussi l’instance nécessaire pour contrôler l’économie, favoriser le vivre ensemble, travailler à plus de justice, maîtriser la violence…
Mais comme institution, l’Eglise garde une certaine distance à l’égard de l’action politique. Reconnaissant qu’elle n’a pas de compétence particulière en la matière, elle s’interdit d’intervenir directement dans les affaires politiques mais se réserve le droit de « porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent » (GS 76-5).
L’Eglise invite en revanche les chrétiens, comme tout citoyen, à s’engager. Elle y voit une manière exigeante de vivre l’engagement chrétien au service des autres (Paul VI) et plus encore, une exigence de la foi (Jean Paul II). C’est le droit et le devoir de chacun de participer à la vie politique. Et aucun motif – pas même les accusations de corruption, luttes de pouvoir, compromission – ne saurait justifier le désintérêt des chrétiens à l’égard de la politique (Jean Paul II). C’est un appel à la responsabilité qui leur est lancé pour, non seulement dénoncer les problèmes, mais s’engager avec d’autres à analyser les situations, discerner les enjeux, proposer des pistes d’action concrètes.
Pour ce faire, les chrétiens doivent s’éclairer de l’Evangile, de la doctrine sociale de l’Eglise élaborée au cours de l’histoire afin de répondre aux mieux aux nouveaux défis du monde contemporain. Cela ne signifie pas qu’il y ait une seule politique possible pour un chrétien, mais une façon chrétienne de faire de la politique et une invitation forte à discerner en Eglise ce qui est susceptible ou non de faire grandir l’humanité.
Elections 2017
Suite à « 2017, année électorale. Quelques éléments de réflexion » (juin 2016), les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France publient « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » (octobre 2016), en amont des élections de 2017.
Suite à « 2017, année électorale. Quelques éléments de réflexion » (juin 2016), les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France publient « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » (octobre 2016), en amont des élections de 2017.
« Peut-on encore attendre quelque chose de la politique ? » par Mgr Wintzer
L’archevêque que je suis doit résister à joindre ses plaintes à celles qui dénoncent la médiocrité des politiques ou bien à se faire l’écho de ces petites phrases qui, si nombreuses, parviennent à remplir les 672 pages d’un livre à succès.
Presque de manière désespérée, prenant la forme d’une prière dont l’on se demande si elle sera non pas exaucée, mais simplement entendue, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France plaidait, le 14 octobre dernier, pour que l’on retrouve le sens du politique. En contrepoint à ce livre, l’Observatoire Foi et Culture de la Conférence des évêques de France organise son 7ème colloque autour de la question politique. Cette rencontre de 2016 prend la suite de celle organisée le 28 novembre 2015. Elle avait pour intitulé : « Le désenchantement du politique est-il irréversible ? » et les actes en sont publiés (aux Editions Parole et Silence). Je redoute qu’un an après, les causes du désenchantement demeurent fortes et ne soient même accentuées.
Les évêques, avec maints catholiques et avec beaucoup de nos concitoyens, ne peuvent ni s’en réjouir, ni en prendre leur parti. C’est alors au motif de la foi qu’ils professent et qu’ils servent que les membres de l’Observatoire Foi et Culture, avec l’Académie catholique de France, choisissent de donner la parole à des hommes et des femmes, historiens, intellectuels, journalistes, théologiens, évêques aussi, qui ont le projet d’affirmer, non seulement la dignité du politique, mais aussi la vocation que la foi chrétienne lui désigne. La volonté du colloque est de désigner quelques lieux d’un possible renouvellement du politique.
Les intervenants, personnes qui partagent ou non la foi chrétienne, sont Jean-Luc Marion, de l’Académie française, Marie-Annick Duchêne, Isabelle de Gaulmyn, François d’Aubert, Jean Birnbaum, le P. Philippe Capelle-Dumont, Guy Coq, Jean-Dominique Durand, Pierre Manent, Jean-François Mattei, Florian Michel, Dominique Potier, Eric Roussel, Jean-Louis Schlegel, Henri Tincq, NN.SS. Hubert Herbreteau, Eric de Moulins-Beaufort et Pascal Wintzer. Les débats seront modérés par le P. Matthieu Rougé et M. Jean Duchesne.
Presque de manière désespérée, prenant la forme d’une prière dont l’on se demande si elle sera non pas exaucée, mais simplement entendue, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France plaidait, le 14 octobre dernier, pour que l’on retrouve le sens du politique. En contrepoint à ce livre, l’Observatoire Foi et Culture de la Conférence des évêques de France organise son 7ème colloque autour de la question politique. Cette rencontre de 2016 prend la suite de celle organisée le 28 novembre 2015. Elle avait pour intitulé : « Le désenchantement du politique est-il irréversible ? » et les actes en sont publiés (aux Editions Parole et Silence). Je redoute qu’un an après, les causes du désenchantement demeurent fortes et ne soient même accentuées.
Les évêques, avec maints catholiques et avec beaucoup de nos concitoyens, ne peuvent ni s’en réjouir, ni en prendre leur parti. C’est alors au motif de la foi qu’ils professent et qu’ils servent que les membres de l’Observatoire Foi et Culture, avec l’Académie catholique de France, choisissent de donner la parole à des hommes et des femmes, historiens, intellectuels, journalistes, théologiens, évêques aussi, qui ont le projet d’affirmer, non seulement la dignité du politique, mais aussi la vocation que la foi chrétienne lui désigne. La volonté du colloque est de désigner quelques lieux d’un possible renouvellement du politique.
Les intervenants, personnes qui partagent ou non la foi chrétienne, sont Jean-Luc Marion, de l’Académie française, Marie-Annick Duchêne, Isabelle de Gaulmyn, François d’Aubert, Jean Birnbaum, le P. Philippe Capelle-Dumont, Guy Coq, Jean-Dominique Durand, Pierre Manent, Jean-François Mattei, Florian Michel, Dominique Potier, Eric Roussel, Jean-Louis Schlegel, Henri Tincq, NN.SS. Hubert Herbreteau, Eric de Moulins-Beaufort et Pascal Wintzer. Les débats seront modérés par le P. Matthieu Rougé et M. Jean Duchesne.
Parmi ce qui manque à notre pays, et sans doute à d’autres en Occident ou ailleurs, c’est avant tout une énergie, un sens. Certains jeunes le trouvent dans des projets internationaux, professionnels ou associatifs, d’autres, hélas, dans une radicalisation de pratiques religieuses, pouvant aller jusqu’à la violence. Si les politiques ne semblent préoccupés que d’occuper une place, d’assurer leur réélection, de profiter d’avantages divers, ils semblent bien incapables de formuler un projet vraiment fédérateur.
Cependant, est-ce leur rôle ? Tout attendre du politique, en particulier qu’il désigne un sens ultime à l’existence, c’est lui faire porter une responsabilité qui, s’il l’assumait, conduirait à confondre, pour faire bref, le religieux et le politique. On comprend alors qu’il y a une laïcité qui serait périlleuse pour tous : interdire aux religions, comme aux philosophies et aux sagesses de prendre leur part à la vie de la cité, de s’exprimer dans l’espace public, conduirait à priver la société du concert des projets, ou bien réserver au politique d’en être le seul porteur, ce qu’il ne peut ni ne doit.
Pourtant, cette question, dont on mesure l’urgence, se retrouve à chaque époque, même si c’est de manière différente. Balzac rappelle ainsi que des attentes exprimées aujourd’hui l’étaient déjà dans la première partie du XIXe siècle. « Les nations, de même que les individus, ne doivent leur énergie qu’à de grands sentiments. Les sentiments d’un peuple sont ses croyances. Au lieu d’avoir des croyances, nous avons des intérêts. Si chacun ne pense qu’à soi et n’a de foi qu’en lui-même, comment voulez-vous rencontrer beaucoup de courage civil, quand la condition de cette vertu consiste dans le renoncement à soi-même ? » (Ebook, p. 54).
C’est la vertu, ou si l’on veut le courage qui sont attendus. De la part du politique qui doit aller jusqu’au bout de sa responsabilité, mais aussi des religions qui doivent, dans une attitude de conversation mais aussi de conviction, dire ce qui les fait vivre et les richesses qui portent les croyants, si tant est que leur foi ne soit pas que nominale.
Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers
Cependant, est-ce leur rôle ? Tout attendre du politique, en particulier qu’il désigne un sens ultime à l’existence, c’est lui faire porter une responsabilité qui, s’il l’assumait, conduirait à confondre, pour faire bref, le religieux et le politique. On comprend alors qu’il y a une laïcité qui serait périlleuse pour tous : interdire aux religions, comme aux philosophies et aux sagesses de prendre leur part à la vie de la cité, de s’exprimer dans l’espace public, conduirait à priver la société du concert des projets, ou bien réserver au politique d’en être le seul porteur, ce qu’il ne peut ni ne doit.
Pourtant, cette question, dont on mesure l’urgence, se retrouve à chaque époque, même si c’est de manière différente. Balzac rappelle ainsi que des attentes exprimées aujourd’hui l’étaient déjà dans la première partie du XIXe siècle. « Les nations, de même que les individus, ne doivent leur énergie qu’à de grands sentiments. Les sentiments d’un peuple sont ses croyances. Au lieu d’avoir des croyances, nous avons des intérêts. Si chacun ne pense qu’à soi et n’a de foi qu’en lui-même, comment voulez-vous rencontrer beaucoup de courage civil, quand la condition de cette vertu consiste dans le renoncement à soi-même ? » (Ebook, p. 54).
C’est la vertu, ou si l’on veut le courage qui sont attendus. De la part du politique qui doit aller jusqu’au bout de sa responsabilité, mais aussi des religions qui doivent, dans une attitude de conversation mais aussi de conviction, dire ce qui les fait vivre et les richesses qui portent les croyants, si tant est que leur foi ne soit pas que nominale.
Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers
« DANS UN MONDE QUI CHANGE,
RETROUVER LE SENS DU POLITIQUE »
permanent de la Conférence des évêques de France
aux habitants de notre pays
RETROUVER LE SENS DU POLITIQUE »
permanent de la Conférence des évêques de France
aux habitants de notre pays
http://www.eglise.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/2/2016/10/Texte_Retrouver-le-sens-du-politique.pdf
A suivre...
Dernière édition par Marie du 65 le Dim 20 Nov 2016 - 14:07, édité 1 fois
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Localisation : Vendée (Marie du 85)
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Re: La Politique vue par l'Eglise!!!
Merci pour ce partage utile.
A approfondir dans notre vie quotidienne et notre méditation personnelle.
A approfondir dans notre vie quotidienne et notre méditation personnelle.
Sofoyal- Combat l'antechrist
- Messages : 2384
Inscription : 03/11/2013
Re: La Politique vue par l'Eglise!!!
Merci sofoyal, pour être honnête avec vous je n'ai encore rien lu, je vais mettre deux ou trois autres textes, on nous rabâche tous les jours la même chose "alors pour qui tu votes? ou alors oui mais celui-ci n'est pas bien....etc.....Je pense que je vais me référer à ce que nous dit l'Eglise c'est tellement plus important!!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 26371
Age : 69
Localisation : Vendée (Marie du 85)
Inscription : 12/01/2016
Re: La Politique vue par l'Eglise!!!
« 2017, année électorale : quelques éléments de réflexion »
La France va vivre une année électorale importante avec l’élection présidentielle et les élections législatives. À la veille de ce qui doit être un authentique débat démocratique, nous souhaitons appeler nos concitoyens à tenir compte de certains enjeux qui nous paraissent engager notre avenir de façon déterminante. Nous le faisons à la lumière de nos convictions enracinées dans la tradition chrétienne et des textes publiés par le Pape François au cours des années écoulées.
1. Démocratie et société de violence
La pratique démocratique établit des règles de débat qui permettent de confronter des convictions et de choisir pacifiquement entre différents projets de société. Quand la vie démocratique tombe dans le discrédit ou l’impuissance, les intérêts particuliers et les groupes de pression s’habituent à user de leurs moyens de contrainte pour forcer les responsables politiques à satisfaire leurs demandes. L’excès de lois trop circonstancielles émousse la force de la loi et le respect qui lui est dû. On s’efforce de dénier les procédures démocratiques pour obtenir par la contrainte, ou même la violence, ce que l’on n’a pas obtenu dans les urnes.
Si nous voulons progresser dans les pratiques démocratiques, nous devons promouvoir l’exercice du droit de vote en développant dans la société un véritable débat qui échappe aux postures, aux « petites phrases » et aux ambitions personnelles.
Le jeu médiatique, établi sur la mise en valeur excessive de la polémique et de la dénonciation, focalise l’attention générale sur des conflits de personnes ou des ambitions particulières en négligeant les convictions et les propositions argumentées. Il fait apparaître les projets et les candidats comme un jeu de rôles dans lesquels les enjeux ne sont présentés que comme des prétextes. Il ne favorise pas la confrontation pacifique, mais en développant la violence verbale, il contribue à développer une sorte d’hystérie de la vie publique.
1. Démocratie et société de violence
La pratique démocratique établit des règles de débat qui permettent de confronter des convictions et de choisir pacifiquement entre différents projets de société. Quand la vie démocratique tombe dans le discrédit ou l’impuissance, les intérêts particuliers et les groupes de pression s’habituent à user de leurs moyens de contrainte pour forcer les responsables politiques à satisfaire leurs demandes. L’excès de lois trop circonstancielles émousse la force de la loi et le respect qui lui est dû. On s’efforce de dénier les procédures démocratiques pour obtenir par la contrainte, ou même la violence, ce que l’on n’a pas obtenu dans les urnes.
Si nous voulons progresser dans les pratiques démocratiques, nous devons promouvoir l’exercice du droit de vote en développant dans la société un véritable débat qui échappe aux postures, aux « petites phrases » et aux ambitions personnelles.
Le jeu médiatique, établi sur la mise en valeur excessive de la polémique et de la dénonciation, focalise l’attention générale sur des conflits de personnes ou des ambitions particulières en négligeant les convictions et les propositions argumentées. Il fait apparaître les projets et les candidats comme un jeu de rôles dans lesquels les enjeux ne sont présentés que comme des prétextes. Il ne favorise pas la confrontation pacifique, mais en développant la violence verbale, il contribue à développer une sorte d’hystérie de la vie publique.
our favoriser un véritable débat national, la campagne électorale à venir devra éviter les risques de crispations identitaires tout en faisant droit au fait national : nos racines, notre culture, notre patrie avec son histoire, ses responsabilités et ses atouts, la place et l’importance du fait religieux et des religions.
2. Pour un projet de société
Le débat démocratique n’est pas une fin en soi. Il est au service de la confrontation entre des opinions et des projets. Il doit donc être une occasion d’expliciter quel projet de société nous voulons soutenir et promouvoir. Trop souvent les critères mis en avant se limitent à envisager et exprimer les données économiques, comme si l’économie était le seul facteur de construction de la qualité de la vie humaine, personnelle et collective.
L’être humain est plus qu’un élément du processus économique. Les progrès technologiques et économiques doivent être au service du bien de tous et non seulement du profit de quelques-uns. C’est donc vers une économie du partage que nous devons avancer, vers un partage plus équitable du travail et des fruits du travail.
La qualité humaine d’une société se juge aussi à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres : ceux qui sont laissés au bord du chemin de la prospérité, personnes âgées, malades, personnes handicapées… Nous ne pouvons être indifférents à aucune victime de notre société. Nous sommes responsables du respect de toute vie de son commencement à sa fin.
3. Vers un pacte éducatif
2. Pour un projet de société
Le débat démocratique n’est pas une fin en soi. Il est au service de la confrontation entre des opinions et des projets. Il doit donc être une occasion d’expliciter quel projet de société nous voulons soutenir et promouvoir. Trop souvent les critères mis en avant se limitent à envisager et exprimer les données économiques, comme si l’économie était le seul facteur de construction de la qualité de la vie humaine, personnelle et collective.
L’être humain est plus qu’un élément du processus économique. Les progrès technologiques et économiques doivent être au service du bien de tous et non seulement du profit de quelques-uns. C’est donc vers une économie du partage que nous devons avancer, vers un partage plus équitable du travail et des fruits du travail.
La qualité humaine d’une société se juge aussi à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres : ceux qui sont laissés au bord du chemin de la prospérité, personnes âgées, malades, personnes handicapées… Nous ne pouvons être indifférents à aucune victime de notre société. Nous sommes responsables du respect de toute vie de son commencement à sa fin.
3. Vers un pacte éducatif
Ces progrès de la pratique démocratique vers une vie sociale paisible et plus fraternelle passent, nous le savons tous, par une meilleure qualité de l’éducation des jeunes. Cette amélioration toujours nécessaire repose sur la qualité de la scolarisation qui est trop souvent soumise à des réformes auxquelles on ne donne pas le temps de porter leurs fruits et sur lesquelles on ne fait que trop rarement une véritable évaluation. Mais surtout elle passe par une confiance à rétablir entre les familles et l’école.
Pour le bien des enfants, c’est un véritable pacte éducatif qui doit unir les familles et l’école, non une concurrence, moins encore une méfiance. Toutes les dispositions législatives ou réglementaires qui affaiblissent la stabilité des familles et les moyens d’exercer leurs responsabilités ne peuvent jamais être compensées par une exigence incantatoire envers l’école. La marginalisation d’un nombre croissant de familles, les mesures qui brouillent la filiation, celles qui favorisent les divorces et l’éclatement des familles sont payées très cher par leurs premières victimes : les enfants. On ne peut pas espérer faire progresser la cohésion sociale en négligeant son tissu nourricier qui est la cohésion familiale. Les liens entre l’éclatement des familles, l’échec scolaire, la marginalisation des jeunes, parfois jusqu’à la délinquance, sont avérés, même si nous ne souhaitons pas le reconnaître. Les travaux du synode des évêques sur la famille, repris par le Pape François dans l’Exhortation Apostolique Amoris laetitia (La joie de l’amour), rappellent combien une famille unie est une ressource pour l’avenir et une espérance pour le bien de tous.
4. Solidarité
Une société vivante ne peut pas être la simple addition d’intérêts ou d’accords particuliers. Elle repose nécessairement sur la recherche du bien commun et la mise en œuvre de moyens de solidarité efficace. C’est une des grandes responsabilités de l’État d’organiser cette solidarité, surtout dans les périodes de grandes difficultés économiques. Partager dans les périodes d’opulence peut paraître relativement indolore : il ne s’agit que de distribuer le superflu. Dans les périodes de restriction, il s’agit de partager en prenant sur le nécessaire.
Pour le bien des enfants, c’est un véritable pacte éducatif qui doit unir les familles et l’école, non une concurrence, moins encore une méfiance. Toutes les dispositions législatives ou réglementaires qui affaiblissent la stabilité des familles et les moyens d’exercer leurs responsabilités ne peuvent jamais être compensées par une exigence incantatoire envers l’école. La marginalisation d’un nombre croissant de familles, les mesures qui brouillent la filiation, celles qui favorisent les divorces et l’éclatement des familles sont payées très cher par leurs premières victimes : les enfants. On ne peut pas espérer faire progresser la cohésion sociale en négligeant son tissu nourricier qui est la cohésion familiale. Les liens entre l’éclatement des familles, l’échec scolaire, la marginalisation des jeunes, parfois jusqu’à la délinquance, sont avérés, même si nous ne souhaitons pas le reconnaître. Les travaux du synode des évêques sur la famille, repris par le Pape François dans l’Exhortation Apostolique Amoris laetitia (La joie de l’amour), rappellent combien une famille unie est une ressource pour l’avenir et une espérance pour le bien de tous.
4. Solidarité
Une société vivante ne peut pas être la simple addition d’intérêts ou d’accords particuliers. Elle repose nécessairement sur la recherche du bien commun et la mise en œuvre de moyens de solidarité efficace. C’est une des grandes responsabilités de l’État d’organiser cette solidarité, surtout dans les périodes de grandes difficultés économiques. Partager dans les périodes d’opulence peut paraître relativement indolore : il ne s’agit que de distribuer le superflu. Dans les périodes de restriction, il s’agit de partager en prenant sur le nécessaire.
Dans notre société, l’écart entre ceux qui peuvent compter sur la sécurité et ceux qui sont plongés dans la précarité ne cesse de s’accroître. De plus en plus de nos concitoyens ne peuvent plus bénéficier du droit au travail. Il est illusoire de penser que des indemnités financières peuvent compenser cette carence. La fragilité de l’emploi suscite des crispations de la part de ceux qui jouissent d’un emploi garanti et d’avantages sociaux assurés. La défense des droits acquis se substitue à la volonté de partager et d’intégrer de nouveaux bénéficiaires. Les plus jeunes sont les premières victimes d’un système inégalitaire. Pourtant beaucoup d’entre eux attendent d’être appelés pour prendre leur place dans notre société.
Alors que le dynamisme économique suppose des encouragements durables à l’initiative et à la prise de risque, l’État doit gérer positivement la tension entre un libéralisme sans contrôle et la sauvegarde des mécanismes de protection sociale (assurance maladie, retraite, chômage, etc.). Cet objectif doit nécessairement ressortir des projets soumis au vote des citoyens.
5. Migrants
Dans une époque où les distances et les frontières s’effacent devant la mondialisation économique et culturelle, notre volonté de solidarité ne peut pas s’enfermer dans le cadre restreint de notre pays. Les événements dramatiques qui frappent les populations du Moyen-Orient ou d’Afrique jettent sur les routes et sur la mer des centaines de milliers de réfugiés, véritables naufragés humains. Quand la Jordanie et le Liban reçoivent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ?
Mais plus largement que l’accueil des réfugiés, nous devons nous interroger sur la manière dont nous traitons des migrants arrivés dans notre pays depuis plusieurs années. Est-il aujourd’hui tolérable que des milliers d’hommes de femmes et d’enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ?
Alors que le dynamisme économique suppose des encouragements durables à l’initiative et à la prise de risque, l’État doit gérer positivement la tension entre un libéralisme sans contrôle et la sauvegarde des mécanismes de protection sociale (assurance maladie, retraite, chômage, etc.). Cet objectif doit nécessairement ressortir des projets soumis au vote des citoyens.
5. Migrants
Dans une époque où les distances et les frontières s’effacent devant la mondialisation économique et culturelle, notre volonté de solidarité ne peut pas s’enfermer dans le cadre restreint de notre pays. Les événements dramatiques qui frappent les populations du Moyen-Orient ou d’Afrique jettent sur les routes et sur la mer des centaines de milliers de réfugiés, véritables naufragés humains. Quand la Jordanie et le Liban reçoivent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ?
Mais plus largement que l’accueil des réfugiés, nous devons nous interroger sur la manière dont nous traitons des migrants arrivés dans notre pays depuis plusieurs années. Est-il aujourd’hui tolérable que des milliers d’hommes de femmes et d’enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ?
Une volonté d’intégration ne peut se réaliser sans accompagnement des ruptures culturelles. La seule recherche de solutions économiques est vouée à l’échec si rien n’est entrepris pour la promotion culturelle, promotion d’une culture enracinée, qui donne ou redonne le sens d’une vie collective nationale.
6. Europe
Nous sommes bien conscients que la France, à elle seule, ne peut solutionner ces situations dramatiques. Nous ne pouvons contribuer à les soulager que dans le cadre de la solidarité européenne. D’une certaine façon, notre vieille Europe joue son avenir dans la manière dont elle réagit. Soit elle nourrit l’illusion de pouvoir barrer la route à toutes les misères pour protéger sa relative prospérité, soit elle s’engage courageusement dans des politiques d’accueil.
L’accueil serait aussi une illusion s’il ne s’accompagnait pas de véritables programmes de soutien dans les pays d’origine des migrations : soutien économique et soutien politique pour lutter contre la misère endémique et les procédés antidémocratiques de certains gouvernants. Cette lutte doit suivre les engagements internationaux pris pour l’aide au développement et peut conduire à des interventions dans différents pays, comme la France l’a fait au cours des années écoulées.
Mais le projet européen ne peut se poursuivre ni se développer sans une véritable adhésion des peuples d’Europe. Cette adhésion suppose de respecter davantage le fait historique et culturel des nations qui composent le continent. Une véritable pratique de la subsidiarité, telle qu’elle est inscrite dans ses textes fondateurs, serait une nouvelle chance pour l’Europe.
7. Ecologie
6. Europe
Nous sommes bien conscients que la France, à elle seule, ne peut solutionner ces situations dramatiques. Nous ne pouvons contribuer à les soulager que dans le cadre de la solidarité européenne. D’une certaine façon, notre vieille Europe joue son avenir dans la manière dont elle réagit. Soit elle nourrit l’illusion de pouvoir barrer la route à toutes les misères pour protéger sa relative prospérité, soit elle s’engage courageusement dans des politiques d’accueil.
L’accueil serait aussi une illusion s’il ne s’accompagnait pas de véritables programmes de soutien dans les pays d’origine des migrations : soutien économique et soutien politique pour lutter contre la misère endémique et les procédés antidémocratiques de certains gouvernants. Cette lutte doit suivre les engagements internationaux pris pour l’aide au développement et peut conduire à des interventions dans différents pays, comme la France l’a fait au cours des années écoulées.
Mais le projet européen ne peut se poursuivre ni se développer sans une véritable adhésion des peuples d’Europe. Cette adhésion suppose de respecter davantage le fait historique et culturel des nations qui composent le continent. Une véritable pratique de la subsidiarité, telle qu’elle est inscrite dans ses textes fondateurs, serait une nouvelle chance pour l’Europe.
7. Ecologie
Il y a à peine un an, la tenue en France de la Cop21, nous sensibilisait à notre responsabilité commune envers l’humanité. Le Pape François nous a rappelé gravement cette responsabilité dans l’encyclique Laudato si. L’enjeu écologique n’est pas simplement une vision naturaliste du monde, c’est une prise de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court la planète. Responsables de la « maison commune », il nous faut mieux tenir compte des dégâts que provoque une société tout entière fondée sur l’augmentation de la consommation. Nous avons la charge d’un monde qui a ses limites et nous ne pouvons pas l’épuiser comme s’il était sans limites. La sagesse nous invite à revoir nos modèles de consommation et à inventer un monde moins destructeur et plus juste.
Devant les défis auxquels notre société est confrontée, le risque principal serait de renoncer à lutter pour l’avenir et de céder à la tentation du fatalisme. Trop de nos concitoyens en sont arrivés à croire que la situation est bloquée et que personne n’est capable de la débloquer. Les ressources de notre pays, ressources économiques, humaines, culturelles et spirituelles nous permettent de rejeter ce fatalisme. Elles engagent chacun et chacune à exercer son discernement et sa responsabilité pour le bien de tous.
Pour celles et ceux qui ont foi en Dieu et qui vivent dans la communion au Christ, les difficultés que nous rencontrons ne sont pas un appel au renoncement. Au contraire, elles nous acculent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste et plus respectueuse de chacun. Cela s’appelle l’espérance!!!
Devant les défis auxquels notre société est confrontée, le risque principal serait de renoncer à lutter pour l’avenir et de céder à la tentation du fatalisme. Trop de nos concitoyens en sont arrivés à croire que la situation est bloquée et que personne n’est capable de la débloquer. Les ressources de notre pays, ressources économiques, humaines, culturelles et spirituelles nous permettent de rejeter ce fatalisme. Elles engagent chacun et chacune à exercer son discernement et sa responsabilité pour le bien de tous.
Pour celles et ceux qui ont foi en Dieu et qui vivent dans la communion au Christ, les difficultés que nous rencontrons ne sont pas un appel au renoncement. Au contraire, elles nous acculent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste et plus respectueuse de chacun. Cela s’appelle l’espérance!!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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