L'écrivain peut-il évoquer Satan ?

Bonjour,

l'activité d'écrivain pose un problème éthique.
En effet, il arrive que l'on puise ses sujets dans ce que l'on a observé, dans son entourage, dans sa propre expérience. Certains sujets sont épineux car des personnes peuvent se "reconnaitre".
Le théâtre, le roman, ne sont pas des règlements de compte mais ils doivent peindre au plus près la réalité humaine (éh, oui ! Il y a des Thénardiers)
Est-ce que l'on peut à la fois être chrétien et publier une pièce (par exemple) mettant en scène les subtils mécanismes de la manipulation "perverse" dans une famille ?
Evidemment, de percer à jour ces mécanismes et d'envisager la vérité de notre nature peut prédisposer à écrire.
N'est-ce pas une façon de "s'accrocher" aux souffrances, de ne pas vouloir pardonner ?
D'un autre côté, escamoter la réalité ou minimiser l'importance de ce que l'on doit pardonner, cela me semble une erreur. Par le théâtre la réalité peut se montrer d'une manière culturellement acceptable.

Non, évitez de faire référence au malin, vous avez d'autres sources d'inspiration.

Evidemment qu'un auteur chrétien écrira ces sujets avec le plus de réalité possible.
La réalité humaine doit être montrée pour être comprise, les fonctionnements de notre nature, les péchés...tout cela doit transparaître dans l'écrit sans aller trop loin dans les détails et sans faire durer les scènes où le sexe et la violence sont présents.
Il s'agira ensuite d'être fin dans l'interprétation pour ne pas insister au delà de la compréhension quand ces scènes sont choquantes.

Reste à l'écrivain catho le rôle d'une moralité à défendre; donc elle doit prendre le dessus, que la fin soit triste ou joyeuse.
Le bien doit vaincre le mal pour donner le sens divin.

MD

Merci infiniment,
il peut s'agir d'un synopsis comme celui_ci :
un personnage chrétien dans une famille qui ne l'est pas.
Aucune scène violente mais on comprend par recoupements la logique "incestuelle"(inceste latent) et mercantile à l'oeuvre.
Le personnage chrétien n'arrive pas à discerner exactement ce qui se passe (beaucoup de dénis), est en butte aux sarcasmes anticléricaux de sa famille et se sent isolé, jusqu'au moment où un autre personnage essaie de se tuer. Le personnage chrétien comprend alors ce qui se passe.
Ce personnage, épaulé par un religieux, tâche au milieu de la tourmente de rester fidèle à Dieu, mais est présenté aussi avec toutes ses faiblesses.

Mais suis-je bête, dans La Divine Comédie, Dante commence par une description de l'Enfer.